Il fait pluie depuis plusieurs jours,
plusieurs nuits. Par chance, nous avons installé des gouttières; elles
permettent moins d’eau autour de la maison et dans la cave qui en a
suffisamment reçu au cours de sa vie. Mais, bon côté des choses, la pluie fait
verdir le gazon, les fleurs qui sont en mode attente du soleil.
Je me demandais que faire alors que
l’extérieur m’est quasi inaccessible, Lire, oui. Retourner dans mes bons vieux
cahiers de lecture et tenter d’y puiser quelques réflexions… ensoleillées.
Voici ce que j’ai trouvé.
YASMINA
KHADRA
. On ne peut pas arroser d’une main la
fleur qu’on cueille de l’autre; on ne rend pas sa grâce à la rose que l’on met
dans un bocal, on la dénature; on croit en embellir son salon, en réalité, on
ne fait que défigurer son jardin.
. On ne se rend pas coupable du tort que
l’on nous fait, mais seulement du tort que nous faisons.
. … garde tes peines pour toi, elles sont
tout ce qu’il te reste lorsque tu as tout perdu …
. Le vrai secret ne se partage pas.
. Il n’est pire cataclysme que
l’humiliation.
MAXIME
GORKI
. Les gens ne croient pas les paroles
toutes nues, il faut souffrir, et les tremper de sang…
. Nous autres, gens du peuple …, nous
sentons tout, mais nous avons de la peine à l’exprimer; nous avons honte, parce
que nous comprenons, mais nous ne pouvons pas le dire. Et souvent, à cause de
cette gêne, nous sommes en colère contre nos pensées. La vie, elle, nous
frappe et nous meurtrit, de tous côtés, on voudrait se reposer, mais les
pensées nous en empêchent.
ATIQ
RAHINI
. J’avais peur, peur de tout, de toi, du
lit, du sang. Mais en même temps c’était une peur que j’aimais. Tu connais ce
genre de peur qui ne t’éloigne pas de ton désir, au contraire, ça t’excite. Ça
te donne des ailes, même si ça peut te brûler. C’était cette sorte de peur que
j’avais.
. … la douleur, soit elle arrive à fondre
et à s’écouler par les yeux, soit elle devient tranchante comme une lame et
jaillit de la bouche, soit elle se transforme en bombe à l’intérieur, une bombe
qui explose un beau jour et qui te fait exploser…
. Parler, ça ne suffit pas, mon frère, si
on ne t’entend pas, ça ne sert à rien, c’est comme des larmes…
. Le cri meurt dans ma gorge sèche. Je suis
toujours dans un rêve; non, pas un rêve, un cauchemar. Mais oui, c’est bien dans
les cauchemars que les cris sont captifs; c’est dans les cauchemars que l’on a
l’impression d’être réveillé, et que les yeux refusent de s’ouvrir et les bras
de bouger. Mutisme et inertie.
. Ce que j’ai fait est sans importance.
C’est ce que je n’ai pas fait qui compte.
TONINO
BENACQUISTA
. Il venait de comprendre que toute douleur
est relative : celui qui pense avoir tout perdu a encore tant à perdre.
. L’harmonie a horreur du vide.
. Les contes de fées n’existent pas, même
pour les fées.
. … une utopie ne dure que le temps d’une
utopie.
. Parce que c’est un peu ça la vie :
on s’attend à croiser des alligators et on tombe sur un requin.
DANY
LAFERRIÈRE
. Le temps ignore notre impatience.
. Un type qui donne son avis sur tout finit
toujours par vous planter une aiguille d’inquiétude dans le crâne.
. C’est souvent dans les douleurs qu’on se reconnaît dans l’autre.
. Le désir, c’est la distance à parcourir
entre la soif et la fontaine qui recule au fur et à mesure qu’on avance vers
elle.
. … le problème d’identité de l’étranger c’est
qu’on lui refuse le droit d’être autre chose que du folklore.
. Dans la vie, on prend toujours le mauvais
chemin au bon moment.
REBECCA
SOLVIT
– L’art de marcher –
. … dans une culture vouée à la
productivitié penser est généralement assimilé à une activité difficile à
assumer. On y parvient mieux en faisant semblant d’agir, et rien n’approche
plus ce désoeuvrement que marcher. De toutes les activités que nous faisons
délibérément, la marche reste la plus proche des rythmes qui agitent le corps
sans que nous y soyons pour rien, tels la respiration ou les battements du cœur.
Elle crée un équilibre subtil entre travailler et muser, être et faire. La
marche est un effort du corps uniquement productif de pensées, d’expériences, d’arrivées.
. … marcher, c’est aller tout près et très
loin à la fois.
. Tout marcheur est un gardien qui veille
pour protéger l’ineffable.
. Partir à la découverte du monde est un
des meilleurs moyens d’aller à la découverte de l’esprit, et qui voyage à pied
circule de l’un à l’autre.
. Écrire, c’est ouvrir une route dans le
territoire de l’imaginaire, ou repérer des éléments jusque là passés inaperçus
le long d’un itinéraire familier. Lire,
c’est voyager sur ce territoire en accpetant l’auteur pour guide…
Et au moment où j’achève ce saut, il faut
un soleil radieux.
Au prochain saut
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