Je
vous reviens avec deux petites histoires drôles qui circulent sous leur
forme originale ou en pastiche. Elles révèlent beaucoup sur la pensée et la culture du peuple
vietnamien.
Avoir raison
Son
Excellence le mandarin était bien connu pour sa corruption. Un jour, un homme
lui présenta une pétition et lui offrit en
cadeau 50 barres d’argent, escomptant que le mandarin jugerait en sa faveur. Le
mandarin accepta le présent et inclina de la tête. L’homme, exultant, s’en fut
avec l’assurance qu’il gagnerait son procès.
Mais
le lendemain, le défendeur vint trouver le mandarin. Il lui offrit en cadeau
100 barres d’argent, escomptant que le mandarin trancherait en son avantage. À
nouveau, le mandarin accepta et inclina de la tête.
On
arriva au jour d’ouverture de la séance du tribunal. En audience publique, le
mandarin ordonna solennellement :
-
La requête du demandeur n’est pas fondée. En
punition, 100 coups de fouet!
Aussitôt,
le demandeur, écartant les cinq doigts de sa main devant sa figure,
s’écria :
- Je
suis très injustement condamné, j’ai raison!
Son
Excellence le mandarin plaça immédiatement sa main à plat sur la table et
s’écria :
-
- Tu
as raison hein! Regarde ici!
Le
mandarin retourna (en langage gestuel : double) ses deux mains et
poursuivit :
- Tu
as raison, mais lui a deux fois plus raison que toi! Ne comprends-tu pas?
Le mandarin chef du
district intègre
Un
sous-préfet avait la réputation d’être intègre. Un jour, les notables d’un
village vinrent trouver ce mandarin pour le remercier d’un jugement qu’il avait
rendu en faveur du village. Le mandarin les blâma et les chassa.
Les
notables obtinrent des suggestions auprès des gens travaillant auprès de lui,
puis se rendirent à la résidence privée du mandarin pour rencontrer sa femme
qui leur dit :
-
- Le
mandarin, mon mari, a toujours eu jusqu’à maintenant la réputation d’être
intègre; pour qu’il veuille bien accepter, il faut y mettre un tantinet pour la
forme. Ne serait-il pas préférable, puisqu’il est né l’année du Rat, que ces
messieurs reviennent après avoir fait fondre un rat en or : je l’accepterai
pour le lui donner.
Les
notables se réjouirent et retournèrent au village collecter les donations en or
en vue du moulage du rat à offrir. La femme du mandarin l’accepta et le cacha
soigneusement.
Peu
après, la situation du mandarin déclina. Sa femme découpa graduellement le rat
en tranches et les vendit pour son usage. Une fois, le mandarin s’en aperçut et
en demanda la provenance. Après l’avoir entendue, il s’écria furieux :
-
- Pourquoi
êtes-vous si stupide, Madame! Vous n’aviez qu’à dire que je suis né l’année du
Buffle, cela n’aurait-il pas été préférable?
D’une langue à
l’autre
Quelques
exemples de prononciation des consonnes :
Ch comme
le «t»
D comme le mot «zoo»
Le D barré se
prononce «z»
G ou gh comme
le «g»
H toujours prononcé comme dans «ha»
Kh proche du «ch» sonnant «k»
Ng ou ngh proche du «ng» anglais comme dans «sing»
Nh comme dans le mot «rognon»
Qu comme dans le mot «équation»
R «j» comme dans le mot «jaune»
S comme le «ch» dans «chat»
Th proche du «t» anglais comme dans «time»
Tr comme le «tch» dans le mot «Tchad»
V comme le «v» dans «va»
X comme le «s» dans «sa»
Rien
de plus facile!
À
la prochaine
Aucun commentaire:
Publier un commentaire