Au moment d'écrire ce saut de crapaud asiatique, Odile à qui j'ai parlé hier soir au téléphone n'avait pas encore accouché. J'avoue que depuis quelques jours, en fait depuis le moment où elle a écrit sur Facebook qu'elle est prête et même un peu beaucoup tannée, j'avoue que je me sens loin et anxieux de recevoir la nouvelle de la naissance de son deuxième fils.
Nous voilà en avril, le 5, et dans près d'un mois ca sera le retour au pays. J'entre donc dans le dernier droit. Et de quoi sera composée cette dernière étape? D'abord ce week-end, je pars pour la mer; une plage très prisée des Vietnamiens de Saigon car elle est toute proche, 125km au sud d'ici: Vung Tau. J'irai en bateau, une promenade sur l'eau (que j'aime tellement!) de quatre-vingts minutes à peine. Ce lieu de villégiature était, à ce qu'on me dit, une sorte d'élégante riviera à l'époque de la colonisation francaise. Ce n'est plus cela semble-t-il mais il faut absolument faire le tour des corniches, l'ascension du Christ géant (parfait pour un dimanche de Pâques) et faire une promenade dans le village de Long Hai. Je vous en reparle.
Par la suite, nous partons le samedi 14 pour Hanoi et la Baie d'Halong. Ca sera le nord. Jusqu'à maintenant le plus au nord que j'ai vu, c'est Hué. La température s'est et de beaucoup amélioré, variant autour de 20/22 degrés Celcius. Je devrais normalement rapporter de belles photos de la Baie d'Halong, une des merveilles vietnamiennes.
Et fin avril, le Delta du Mékong et l'ile de Phu Quoc, au sud du Cambodge. Pour ce voyage, il y aura autobus, bateau et avion; sans doute moto sur l'ile. Il est probable que Lisa (la cousine de YoYo, celle qui planifie nos déplacements à couts modiques) son mari et sa petite fille se joignent à nous.
Voilà pour le programme. Je suis content car j'aurai réussi à tout faire (même davantage si j'ajoute la Chine) ce que j'avais envisagé de voir. Évidemment je réserve la dernière semaine pour ma ville fétiche, Saigon, et pour préparer... l'hiver prochain.
Deux mots sur la tempête tropicale de cette semaine en provenance de la Mer de Chine et des Philippines. On la sentait venir depuis au moins deux jours à cause principalement de ces nuages d'un gris foncé, de ces coupures de vent souvent immédiates puis s'allongeant au fur et mesure que la chaleur devenait acccablante, ainsi que ce petit quelque chose dans l'air que l'on arrive difficilement à décrire mais qui vous indique la venue prochaine d'une particularité à laquelle on n'est pas habitué. J'ai même annulé un diner dimanche soir car une alerte météo nous conviait à la prudence. Rien. Lundi en avant-midi, une pluie douce. En après-midi, le vent bousculait la pluie avec, d'abord une légère vélocité, puis autour de 15 heures... des vents qui faisaient trembler les vitres de l'appartement, la pluie qui nous bouchait carrément la vue sur l'extérieur... panne d'électricité, le courant de reviendra que le lendemain matin... coupure de l'eau courante... et ces trombes de pluie propulsées par des vents inimaginables, le tout arrachant des arbres (on parle de plus de 300 dans Saigon), projetant quelques motos les unes sur les autres dans un infernal domino... et cela je ne l'oublierai pas, le bruit dans les fenêtres, un bruit qui cherche à vouloir tout défaire... Je ne voyais carrément rien par les fenêtres devenues tout d'un coup des bruits palpitants comme un coeur battant la chamade. Toute la nuit, pluie et vent complices pour prendre d'assaut cette ville dont je me disais qu'on allait la retrouver dans un état lamentable.
On revit quand le courant est rétabli. Ce fut assez tôt le matin. Je suis sorti au chant des grenouilles et des crapauds que je n'avais pas entendu depuis mon installation dans l'appartement. Un concert tripartite: coqs, grenouilles et crapauds. En ouvrant la porte-fenêtre, à ma grande surprise, je ne sais plus combien d'arbres avaient éte fauchés, ca fait comme un grand trou au pied de l'immeuble; les herbes couchées; de l'eau sur le terrain vague tout à côté, là ou les adeptes du cerf-volant se réunissent, ceci également était nouveau; et au loin, vers le centre-ville, je ne pouvais encore rien remarquer. Plus tard, en moto, parcourant les rues des districts 1 (l'ancien quartier francais), le 5 vers Cholon en passant par le 3, des arbres déracinés, des branches imposantes coupées reposant sur le trottoir ou carrément dans la rue, quelques facades endommagées... et les employés de la ville s'affairant à tout ramasser. Cela n'empêchant nullement les motos de circuler, de se couper le chemin ou de se barrer la route, les autobus de klaxonner et les piétons qui semblaient ne pas s'en faire du tout avec cette tempête et ses débris partout. Mon âme d'occidental, encore une fois, a pris le dessus et comme me le disait YoYo, une fois la tempête passée - il ne m'a pas semblé fort ébranlé par tout cela - le soleil et la chaleur reviennent sur la ville. Le soleil, oui, mais pendant quelques heures, il me semble que la chaleur était moins intense...
Fort belle expérience que celle-ci et je me dis que la prochaine fois, je saurai mieux l'apprécier du fait que maintenant je sais qu'en pays asiatique nous ne sommes pas en pays américain: on prend les choses une à la fois, sachant comment s'en sortir s'il s'agit d'un pépin ou en profiter quand c'est la bonne fortune.
À la prochaine
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