Parfois il arrive qu'un poème se présente dans sa plus entière nudité, à un point tel que le nommer paraît impossible.
C'est le cas ici. Trois poèmes écrits à Paris en 2010.
Sans titre valable l
depuis si longtemps, depuis si loin il marche
lui semblait-il…
devant lui s’effiloche une route cartographiée
croyait-il…
derrière un rideau en laine d’eau
coulissent des images
lui semblait-il…
plus diaphanes que des ombres de fantômes
croyait-il…
on lui avait dit et si tant répété
de ne pas marcher sur cette route,
cela l’atrophierait jusque dans ses couleurs
mais les paroles ne le rejoignaient pas
semble-t-il…
depuis longtemps et depuis plus loin encore il marchait
croit-il…
au croisement de huit lignes parallèles
des odeurs inconnues apparurent
quatre routes entre vie et mort
les autres entre mort et vie
et ce fut tout, la fin de tout
l’entrée du départ, la sortie de l’arrivée
croyait-il…
ou du moins
lui semble-t-il…
29 novembre 2010
384 Paris
lui semblait-il…
devant lui s’effiloche une route cartographiée
croyait-il…
derrière un rideau en laine d’eau
coulissent des images
lui semblait-il…
plus diaphanes que des ombres de fantômes
croyait-il…
on lui avait dit et si tant répété
de ne pas marcher sur cette route,
cela l’atrophierait jusque dans ses couleurs
mais les paroles ne le rejoignaient pas
semble-t-il…
depuis longtemps et depuis plus loin encore il marchait
croit-il…
au croisement de huit lignes parallèles
des odeurs inconnues apparurent
quatre routes entre vie et mort
les autres entre mort et vie
et ce fut tout, la fin de tout
l’entrée du départ, la sortie de l’arrivée
croyait-il…
ou du moins
lui semble-t-il…
29 novembre 2010
384 Paris
Sans titre valable ll
Je crains pour la politique
Bientôt elle disparaîtra
Au profit d’organisations hybrides
Réunies par un même désespoir
Reflétant aléatoirement
Nouveau style de vie et
Décloisonnement social
Je crains aussi la violence de ceux qui n’ont rien, rien à espérer, rien à perdre
La vie urbaine semble de plus en plus favoriser ce modèle
Il se réalisera tout doucement, dans le silence complice des vastes cités
Les grandes valeurs qui nous accrochent seront déchiquetées
Manger boire dormir chier et pisser puis faire l’amour avant de mourir
Sans enfants sans projets sans rêves sans papiers sans nom et sans foi
Il pleuvra tout le temps sans que ça ne purifie nos fruits et nos légumes
Un nouveau monde gris de novembre à novembre
3 décembre 2010
385 Paris
Bientôt elle disparaîtra
Au profit d’organisations hybrides
Réunies par un même désespoir
Reflétant aléatoirement
Nouveau style de vie et
Décloisonnement social
Je crains aussi la violence de ceux qui n’ont rien, rien à espérer, rien à perdre
La vie urbaine semble de plus en plus favoriser ce modèle
Il se réalisera tout doucement, dans le silence complice des vastes cités
Les grandes valeurs qui nous accrochent seront déchiquetées
Manger boire dormir chier et pisser puis faire l’amour avant de mourir
Sans enfants sans projets sans rêves sans papiers sans nom et sans foi
Il pleuvra tout le temps sans que ça ne purifie nos fruits et nos légumes
Un nouveau monde gris de novembre à novembre
3 décembre 2010
385 Paris
Sans titre valable lll
la jeune fille blonde aux bas noirs striés
lisait ERNESTINE de Sade
dans le métro
assise devant moi
sa jupe grise tranchait sur son blouson noir
elle tournait les pages
son cou blanc sursautait
ses yeux petits devenaient grands
et cela n’avait rien à voir
avec les soubresauts du train
dans le métro Barbès-Rochechouart
et si elle se prénommait JUSTINE…
15 décembre 2010
395 Paris
lisait ERNESTINE de Sade
dans le métro
assise devant moi
sa jupe grise tranchait sur son blouson noir
elle tournait les pages
son cou blanc sursautait
ses yeux petits devenaient grands
et cela n’avait rien à voir
avec les soubresauts du train
dans le métro Barbès-Rochechouart
et si elle se prénommait JUSTINE…
15 décembre 2010
395 Paris
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