vendredi 31 janvier 2025

Un peu de politique batracienne ... (21)




  Ça y est. De la menace nous passons maintenant à l’action, j’aurais peut-être dû écrire à l’exécution. Demain, 1er février, en plein coeur du Verseau, au tout début de l’année du Serpent, les tarifs douaniers seront majorés de 25% à leur entrée aux USA et cela sur certains produits - dont on ne sait trop encore lesquels - en provenance du Canada et du Mexique, deux membres signataires de l’accord du libre-échange nord-américain.
 
Scellé fin septembre 2018 après de laborieuses négociations, le nouvel accord s’appelle «Accord États-Unis-Mexique-Canada» (AEUMC - United States-Mexico-Canada Agreement, USMCA en anglais). Il succède au traité de libre-échange nord-américain ALÉNA, qui datait de 1994. Le président américain d’alors et redevenu locataire de la Maison Blanche, avait promis de faire changer le nom de Nafta (l’acronyme anglais de l’ALÉNA) qu’il détestait. Cet accord signé pour 16 ans avec possibilité de le réexaminer tous les six ans est donc, à moins que je ne sache pas compter, toujours valide au moment où l’on se parle. 2024 est donc une année au cours de laquelle il est possible de le «réexaminer» ce qui suppose une séance de négociations et non pas de le modifier unilatéralement. Toutefois il semble que du côté américain l’on s’octroie le droit d’abroger certains passages du contrat… arbitrairement.
 
Ne possédant aucune connaissance dans le domaine du commerce international, je me situe donc en périphérie de la question, et sujet au bombardement d’informations de tout un chacun. La seule chose qui m’apparaît évidente, nos partenaires américains ne semblent pas tellement fiables.
 
Je n’ai pas encore vu la déclaration de la présidente mexicaine, celle qui dès le départ avait avisé qu’elle ne plierait pas devant ce qui semble de plus en plus être le nouvel impérialisme américain.
 
J’aimerais lancer ma réflexion sur un autre point de vue, celui qui se situe un peu plus loin que la géopolitique, les répercussions économiques à la suite de cette décision, autant au Canada qu’aux USA, ainsi que sur la suite des choses comme se plaisent à le dire les analystes. Non, je veux m’attarder l’espace de quelques lignes sur deux mots, «menace» et  «honnêteté»,
 
La psychologue Ariane Calvo écrit : « Si les profils hautement conflictuels ne sont pas plus nombreux que par le passé, ils sont aujourd’hui mieux étudiés et mis en lumière par les psychologues, ce qui donne, à tort, l’impression d’une prévalence de ces personnalités dans la société... Mais chez qui retrouve-t-on principalement ce type de profil ? Les profils hautement conflictuels s’observent majoritairement chez les hommes. C’est logique : on éduque les petits garçons en valorisant leurs démonstrations de force, de domination. Ils sont autorisés, voire encouragés à faire preuve d’attitudes conflictuelles pour prouver leur virilité ou bien marquer leur pouvoir. En leur transmettant le message suivant : "Si on te marche sur les pieds, alors tu as le droit d’être en colère, et si tu es en colère alors tu as le droit d’être violent." On associe dans leur tête colère et violence. Or, ce n’est pas du tout la même chose. On peut être en colère et vouloir se faire respecter sans l’exprimer par un conflit ! »
 
Dans le cas qui nous intéresse, la menace fait partie si ce n’est d’une personnalité hautement conflictuelle à tout le moins il est permis de percevoir qu'elle est une arme considérée par certains comme une qualité de négociateur, alors que personnellement j’y vois plus une manifestation signifiant une intention hostile, un projet de nuire, un avertissement, un signe qui présage un danger.
 
Est-ce que le fait de passer de la menace à son exécution pose un problème circonstanciel ou davantage l’expression d’une manière d’agir pouvant se généraliser ? Pour y répondre, il me faut aborder le second mot, soit l’honnêteté. Il s’agit de la qualité de quelqu’un qui est de bonne foi, qui est loyal. Vous voyez comme moi l’étrange dilemme : le nouveau (47e) ancien président (45e) est de mauvaise foi tout en étant loyal à sa promesse électorale qu’il a mitraillée durant toute la campagne s’étant achevée le 5 novembre dernier. Certains argumenteront que voilà du langage politique auquel une multitude de métaphrases explorant différents sens auxquels cela réfère. Compliqué ! Je préfère demeurer sur ma première ligne, celle qui lit la situation actuelle comme étant un bris de contrat à la suite de menaces moult fois répétées et qui semblent devenir un credo qui sera prêché à la grandeur de la planète. Nous pourrons constater qui seront ceux et celles qui, à l'image du Canada, plieront devant ce nouveau catéchisme.  
 
Je l’ai écrit déjà, ce président est le meilleur homme pour accomplir le déclin de l’empire américain. Il s’y prend correctement. Bientôt on constatera divers résultats :
 
perte de confiance des alliés ;
 
sur le plan intérieur, un réveil, bien que fragmentaire, de citoyens américains face à l’étendue des dégâts résultant de ses politiques clivantes ;
 
la naissance d’un nouveau mouvement situé entre le «wokisme» et le «trumpisme» ;
 
la coalition Chine/Russie/Iran pouvant être perçue comme une alternative intéressante, du moins pour l’Afrique ;
 
les dégâts de plus en plus catastrophiques sur l’environnement ;
 
la perte d’influence de certains organisations mondiales dont l’ONU, l’OMS et l’Accord de Paris ; 
 
la diminution de l’influence des groupes de pression, en premier lieu les syndicats;
 
une attaque frontale contre des médias sociaux autres que ceux dirigés par Musk, Facebook, etc, ainsi que des atteintes à la liberté de presse sauf pour les organismes donnant accès à la désinformation ;
 
des reculs significatifs des droits humains, principalement ceux des femmes et cela dans tous les domaines qui ne regardent qu’elles ;
 
la fermeture des frontières appelant à la fermeture des esprits autant à la diversité qu’aux porteurs d’idées novatrices ne désirant pas s’établir derrière leurs murs.
 
Sans vouloir faire de la morale, sans devenir messager d’un avenir sombre et lugubre, sans me résigner non plus à dire «après tout, on en a que pour quatre ans», il m’apparaît important de rappeler à tous ceux et à toutes celles qui s’intéressent au CRAPAUD de retourner lire et s’approprier le texte PROJET 2025, la bible de ce nouveau gouvernement, le Nostradamus infaillible sur l’avenir de cet empire en décomposition.
 
À la prochaine




                                         


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