l’écho d’un violoncelle suffoque dans les montagnes
la nostalgie se cueille sur un banc de métro
alors que la mélancolie les berce, berce encore…
l’écho éteint le son hystérique des téléphones,
l’odeur des voix, le chuintement des pas élastiques
dans les rebours d’une tête effarouchée
la nostalgie, c’est l’écho du temps qui se fait mélancolique…
la pire vengeance de l’amour est l’amour impossible
une main refroidie qui claque la porte
s’en allant paver la ruelle du supplice des heures
l’écho naît nostalgie… meurt mélancolie
un banc de métro, mur de silence sur lequel, infatigablement,
la solitude y creuse de grands trous d’isolement
n’empêchera pas les fous de hurler de joie…
et passe l’archange aux ailes brûlées d’étoiles
des souvenirs incognitos ruisselant de ses bras
s’assèchent ainsi qu’une tache de café roidie
avec trois cordes de violon, le bleu délavé du ciel
désamorce l’écho sous les nuages gris du métro
puis, mélancoliquement, arpente le chemin de l’oubli
368
les pas reculent quand s’avance la nuit
s’installe la peur au ventre, ses serpents
minutieusement, interminablement
abreuvent les remords du jour
la peur - coup de tonnerre à l’estomac -
- épée de Damoclès plantée dans le ventre -
étend froidement sur le vaste autel des croyances
un chapelet dépecé aux nœuds des serpents
crier du silence à tue-tête
se lover autour des algues d’un ruisseau
y voir un océan déchaîné
avaler des poissons aux yeux creux
les redoutables serpents de la peur
comme des odeurs volées à la nuit
s’enroulent langoureusement autour de soi
pour accoucher de leurs faux diktats
les serpents de la peur
ces dictateurs atrophiés aux mains étouffantes
s’attaquent d’abord et férocement à la gorge
y déposant la gangrène arrachée à un dernier souffle
les serpents de la peur
étourdissent de leurs dissonantes symphonies
la quiétude des fleurs qui tomberont des arbres
quand les frissons auront vrillé leur dernière chaleur
blancs devenus noirs, écarlates dans l’ombre
ils regardent, muettement, avec des certitudes d’évangile
fondre les os calcinés des témoins perdus
cherchant à s’évader du cercle perpétuel
ce que serine les serpents de la peur
rappelle ces éblouissements géographiques
venus des longues terres inconnues
qu’un marcheur surpris découvrirait par hasard…
… où il y croiserait des serpents
377
Aucun commentaire:
Publier un commentaire