il y eut une invitation
et
elles furent nombreuses
il y eut une invitation un deuil à transcender
invitations adressées par courriel sur clavier qwerty
et elles furent nombreuses
ébranlées, les âmes s’en étonnèrent
et elles furent nombreuses
invitation plus buffet que banquet au centre de l’île
où pleurent des nymphéas
un bateau évanescent transporterait les invitées
l’incompréhensible palabre débuta dans la cohue
simultanément tenu d’un bout à l’autre de l’île
sur la grève empoussiérée où des sirènes serinaient
les hôtesses démaquillées marmonnaient des appeaux
on assécha le feu depuis le matin il dévorait les coraux
entrées froides pour invitées surprises
on alluma les eaux salées depuis la nuit elles bouillonnaient
dans quelques mains sacrilèges, aveugles et impaludées
- la vie,
un fantôme activé
par une marionnette à fils -
cette redondante mélopée sortie de la bouche affamée
d’on ne sait trop combien de lamantins voraces
arpente les berges d’où les âmes accostèrent
- la vie,
cette marionnette à fils
hantée par un fantôme -
le chevrotant écho bégaie en accents torrides
de monocordes paroles,
de monotones redites
lançant la discorde au visage des convives javanaises
un long manteau blanc-fantôme,
une jaquette noire-marionnette
enfouis dans un bol de chiffres,
minime espace si vaste à la fois,
les couvrent
offrant aux convives sulfureusement nourries
de creuses paroles, des messages surannés
pour qu’elles ne cherchent plus
- un chemin pavé de laideurs mène à la BEAUTÉ -
les invitées païennes et meurtries
bourrées de regards vaporeux
retiennent de longs soupirs marins
jusqu’à l’heure des condoléances gratuites
elles inscrivent avec des os de requins affamés
le nom des âmes éternellement mortes
unanimement reconnues puis oubliées
adressant aux anges noirs de l’atoll
des psaumes racornis
des fils fantomatiques
aux marionnettes désarticulées
- la vie,
du silence devant une fenêtre fermée -
et elles mangent comme mangeraient à des noces mortes
des convives inconnues à qui on aurait greffé à l’aisselle
des palimpsestes indéchiffrables
enrubannés du colophane des violons timorés
elles écoutent antiennes et mélopées résonnant à leurs pieds
elles attendent, impatientes,
un déplacement de vagues un long répit des marées
elles attendent, de la patience des coquillages,
que le deuil, entre ressac et mer bleue-verte,
pour lequel il y eut invitation
que des âmes invitées recueillent
sur le sable jaune
des marionnettes sans fils
des fantômes dévastés
sans vie
sur un bateau sabordé
elles attendront comme on attend
lorsqu’en attendant on croit ne plus attendre
17 novembre 2009
313e saut
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