lundi 15 octobre 2018

humeur vietnamienne

D E P


L’interruption que vient de connaître la publication de billets sur LE CRAPAUD est due en grande partie au fait que mon laptop a suibi une avarie : de l'eau s'est répandue à l'intérieur. Deux semaines d’attente puis le verdict: incurable. Je m’en suis procuré un nouveau et je reviens.

Il m’a donc été impossible de vous fournir mes dernières prédictions pour les élections québécoises du 2 octobre dernier. Elles se seraient, de toute manière, avérées erronées sauf celle qui avait trait à la défaite de Jean-François Lisée dans le comté de Rosemont. Je prévoyais un gouvernement minoritaire sans être en mesure de dire s’il eut été formé par le Parti Libéral ou la CAQ. Là aussi, dans le fond du champ droit.

Je ne vais pas y aller de mes commentaires, tout a été dit. Toutefois, l’élection de 9 députés de Québec Solidaire me réjouit ainsi que la mise à mort de cette tradition bipartiste installée depuis trop longtemps.

Passons à autre chose.

Deux semaines sans cette machine qui m’est essentielle quasi vitale, je me suis retrouvé dans une forme de solitude qui parfois avait l’air de l’isolement. Ne pas être en mesure de communiquer par Internet, ne pas pouvoir écrire m’aura obligé à revenir au stylo. Cela ne m’enchantait aucunement au départ, alors qu’à la pratique j’ai y pris goût.

Deux semaines au cours desquelles j’ai lu à m’en briser les yeux. Principalement des oeuvres vietnamiennes. L’histoire du pays vue par un ardent communiste... la chronologie des événements depuis 2000 ans avant JC jusqu’à nos jours... des essais fort intéressants sur la culture et l’évolution de la langue vietnamienne... des articles de fond publiés dans la revue ÉTUDES VIETNAMIENNES... et bizarrement, relire le poète allemand Holderlin, celui qui disait...
Du ciel où retentissent encore des roulements paisibles, qui errent
Dans le silence, toujours emplie, et éventée... la salle !

... comme s’il savait que la mousson ne nous laisse aucun répit.

Car la mousson s’éternise, au point que le calme et la résignation des Vietnamiens sont rudement mis à l’épreuve. J’écrivais et je lisais... la pluie battait à ma fenêtre tel un blizzard québécois... les rues se remplissaient d’eau, inondant le premier plancher des maisons et faisait la queue devant les canivaux n’arrivant pas à tout absorber.

Depuis quelques jours, ça semble vouloir ralentir. Mes fleurs n’ont plus besoin de mon secours quotidien pour les arroser. Elles étouffent littéralement et espèrent le soleil.

J’ai également profité de ces moments qui me claquemuraient, me séquestrant même, pour achever une longue lettre de soixante-dix pages, lettre qui n’arrivera pas au port vers lequel elle devait accoster. On écrit souvent pour soi-même, rédigeant des mots qui, par la magie de l’orthographe, tentent d’illustrer notre pensée ou du moins la clarifier.

L’événement que j’attendais depuis fort longtemps, en fait près de deux années de tergiversations, de discussions, s’est pointé à moi alors que les Éditions Thé Gioi (célèbre maison vietnamienne) ont accepté de publier mon roman, DEP. Le tout devrait devenir réalité d’ici deux mois. Édité en français, j’entreprends maintenant les démarches afin qu’il soit traduit en vietnamien. Un professeur de traduction français/vietnamien qui enseigne à l’Université de Hanoi est à y songer, mais surtout voir si ce projet peut entrer dans son agenda fort rempli.

Voici donc  j’en suis.

À bientôt

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