vendredi 28 décembre 2018

humeur vietnamienne

A  M  O  S          O Z
Amos OZ est décédé.

Il écrivait:

Comment peut-on être humain, c’est-à-dire sceptique, capable d’ambivalence morale, et essayer en même temps de combattre le mal? Comment résister au fanatisme sans devenir soi-même fanatique? Comment combattre pour une noble cause sans devenir un combattant? Comment lutter contre la cruauté sans se laisser contaminer? Comment utiliser l’histoire sans éviter les effets toxiques d’une surdose d’histoire? Il y a quelques années, à Vienne, j’ai vu dans la rue une manifestation d’un groupe d’écologistes, qui protestaient contre les expériences scientifiques sur les cochons d’Inde. Ils portaient des pancartes avec l’image de Jésus entouré de cochons d’Inde martyrisés. Leur slogan était :’’Il les aimait aussi.’’
Peut-être bien, mais certains d’entre eux m’ont paru capables, un jour ou l’autre, d’abattre des otages pour mettre fin aux souffrances de ces animaux. Le syndrome de l’idéalisme farouche, ou du fanatisme anti-fanatique, doit inspirer de la vigilance aux personnes bien intentionnées, ici, ailleurs, et partout. En tant que conteur et activiste politique, je garde constamment présente à l’esprit l’idée qu’il est assez facile de distinguer le bien du mal. Le véritable défi consiste à identifier différentes nuances de gris; à calibrer le mal et à s’efforcer d’en définir les grandes lignes; à différencier le mal du pire.

LES DEUX MORTS DE MA GRAND-MÈRE



Dans un siècle, vivront ici d’autres hommes, très différents de nous. Des gens raisonnables et réfléchis, qui considéreront nos souffrances d’un œil surpris, circonspect, voire gêné. En attendant, on nous a installés à Jérusalem pour nous en confier la garde. Tâche que nous accomplissons dans la violence, l’obscurantisme et l’injustice. Nous nous humilions les uns les autres, nous nous insultons, nous nous maltraitons, non par méchanceté mais par indolence et pusillanimité. Nous recherchons le bien et faisons le mal. Nous voulons soulager les souffrances et nous les envenimons. Nous rajoutons à la détresse à force de raisonner.

LA TROISIÈME SPHÈRE


« Espèce d’imbécile! Vous n’avez pas encore compris que votre crime est votre châtiment. »
Amos OZ


















 À la prochaine




dimanche 9 décembre 2018

humeur vietnamienne




Combien de temps m’aurait-il fallu attendre, au Québec, avant que tout ce qui fût bâclé en moins de deux semaines, ici au Vietnam, l’eût été: rendez-vous chez le généraliste, passation de l’IRM, de l’ECG, rencontre avec le cardiologue qui me référa au chirurgien-cardiologue de l’hôpital et la chirurgie. On me dira ''oui, oui, ça va vite quand tu t’assures des services privés'', ce à quoi je répondrai ''oui, oui, mais ici on doit payer pour les services de santé'', et nous entrerions dans un débat à n'en plus finir...

Un hôpital, c’est froid. Ça rassemble entre ses murs tout ce que l’on peut imaginer de désagréable: des tests de plus en plus complexes, une nourriture qui n’en a que le nom pour la définir, cette dépersonnalisation suppléée par la numérisation, l’uniformisation du vêtement variant selon la catégorie de soins que l’on vous prodiguera, et j’en passe.

Un hôpital ressemble à un réseau de longs couloirs percé de portes à chaque 3 mètres. Froid, aussi. Le claquement retenu lorsqu’on les ouvre puis les referme. Ce silence à l’intérieur de chacune des cellules où se joue un drame, parfois une tragédie. Les allers-retours des employés parfaitement bien stylés, tous vêtus de blanc, d’un blanc froid.

Un hôpital, c’est aussi une retraite imposée durant laquelle mille et une questions montent en soi, remontent pour certaines, obnubilant le présent, nous faisant entrer dans un ‘’non temps’’, une absence au temps. Une retraite, une prison également, dans laquelle le numéro que l’on est devenu n’a que très peu à agir, n’ayant qu’à répondre aux questions que déjà plusieurs fois d’autres professionnels de la santé t’ont posées. Le présent s'entortille au passé plus ou loin éloigné. On te reconstitue une histoire, une histoire de cas.

L’hôpital est froid, mais la chaleur des gens compensent. La qualité des relations interpersonnelles pose ses assises sur cet abandon qu'accepte le patient et sur l’accueil du personnel. Selon la gravité de chacun des cas, les échanges, les rapports varient. À l’hôpital, on raccourcit tout à l’essentiel, de sorte que nouer des accointances relève de l’impossible. Le numéro ‘’A’’ de la chambre ‘’B’’ y sera pour ‘’X’’ temps, alors il faut demeurer dans cet espace que circonscrivent l’important, le capital, l’indispensable.

L’hospitalisation se mesure en termes de résultats: du diagnostic au traitement. On n’a le droit ni à l’erreur ni à l’échec. Le vocabulaire dont on fait usage, en plus d’être hyperspécialisé, se veut parfois sibyllin; il a pour raison d’être l’information minimale et la sécurisation maximale. Tout devient technique, de l’ordre de la machine à réparer...

Hospitalisé quelques heures à peine, dans un lieu qui tenait davantage de l’hôtel 5 étoiles, autant pour le confort que les services rendus, cela n’a pas entravé l’introspection. La question qui m’a tenu éveillé (même durant l’intervention chirurgicale qui s’est déroulée sous anasthésie locale) fut celle-ci: la maladie, doit-on la situer entre la santé et la mort ?

Si j’exclus l’accident causant la mort, la maladie se situe-t-elle du côté de la santé ou celui de la mort. Est-elle cet inéluctable chemin nous menant de l’une vers l’autre ? Cette lutte à mort que la médecine lui dispute s’avère de plus en plus à l’avantage de la technologie moderne, mais s'éloigne du patient.

Hospitalisé quelques heures à peine, puis autorisé à sortir de ma chambre-cellule... revenu au grand air... savourant la liberté, comme si on me l’avait arrachée, n’ayant pu démêler ma question au sujet de la maladie... je retourne à la vie régulière pour constater qu’elle est chaude, à l’opposé de cette froideur essentielle et heureusement provisoire.




mardi 6 novembre 2018

guitare et martini

guitare


et martini




guitare et martini


tout près, repose sur une chaise vide
la guitare du musicien
craquant ses doigts aux ongles durs, effilés
il regarde au loin


… partant de la maison, il y laissa une femme, une fille s’endormant dans les bras de sa mère…
il avait revêtu son costume de scène… scénario quotidien depuis qu’il a accepté le contrat… guitariste dans un bar tenu par un tenancier anglais. Quinze minutes de musique puis place à celle enregistrée, un enchaînement arrangé de quelques titres populaires entrecoupés de morceaux plus classiques. Le patron exige que ces derniers soient courts afin de ne pas effaroucher la clientèle…


musique espagnole
dans ce bar anglais
prend des airs d’ailleurs


… arrivé dans l’enceinte de ce lieu enfumé, il songe au répertoire qu’il proposera…
… ne remarque ni le nombre ni la qualité de la clientèle assise aux tables…
… n’a pas aperçu cette femme…  


... qui fume des cigarettes françaises
cliquetant sa bague sur le zinc humide
accrochant ses yeux au miroir
dans lequel la fumée grimace des volutes
... ajuste une mèche rebelle
une jambe croisée sur l’autre
son pied pilonnant le comptoir

l’olive piquée au bout d’un cure-dents nage dans le cristal du verre
elle hoche délicatement la tête
à son cou, quelques rides sauvages,
son visage étouffant des élans de nostalgie


… la jeune femme adore les martinis, les savoure lentement, puis, lorsque l’olive verte fixe ses élans de va-et-vient autour de la paroi du ballon, s’immobilisant, elle les boit cul sec…
… elle fume des cigarettes françaises, uniquement, le tabac noir lui pique la langue que l’alcool ravigote…  


le bar, chargé de lampes multicolores, diffusent des ombres noires
le musicien reprend sa guitare, la dépose sur ses genoux

d’un trait, elle vide un second martini

cesse la musique, reprend la guitare

deux silhouettes, telles des marionnettes incolores
s’enlacent sur le plancher

du miroir givré derrière le comptoir,
la femme dévisage le musicien absorbé par un triste air espagnol


 … les doigts du soliste aux yeux capsulés grattent les cordes…
vibre la distance entre son banc de travail et les rondeurs de la mer…
les grincements de ses mains, des virevousses à son cœur…
… comme cette femme est belle !
... il disait cela lorsqu’il rencontra la mère de sa fille… il disait cela… aussi…


étrange d’entendre ce boléro
qu’écoute la femme intrigante
 soudainement attentive
sa main trifouillant une oreille percée d’un faux diamant


… faux diamants offerts un soir… une nuit… par cet homme à l’allure grecque qui la quitta au matin, les lui laissant dans un écrin rouge encerclé de roses jaunes…
les pétales, déjà, culbutent sur les draps de satin… jaunes eux aussi…
de faux diamants pour lettre d’adieu…


des doigts caressant quelques notes andalouses
s’enfuient vers la spumosité du cœur
une musique enfiévrée vogue, vague que vague…


la femme-martini greffe des mots sur cette musique…
  

courir derrière lui,
le rejoindre, ne plus le reconnaître
tant la distance éloigne
tant les traces se défilent

nager dans la mer
la marée chassant au loin les vagues
qui se dorent au soleil assourdissant

la ligne de sueur dans son dos coagule ...


l’homme à l’allure grecque lui avait proposé un martini en échange d’une cigarette française… elle l’accepta… il ferma les yeux, savourant l’âcreté du tabac…   cet homme la dévisageait, troublé par tant de beauté… corps élancé… mains comme des nuages… ces yeux, des perles… regard mélancoliquement langoureux… une voix à peine audible dans le tohu-bohu du bar…
et les sons de la guitare s’étouffant aux quatre coins… 
... il l’invita
... ils quittèrent le cabaret...


les amoureux le deviennent l’espace d’un martini
le temps que durent quatre notes de guitare
un nuage les enveloppe telle une couche tutélaire
une nuée de parfums occultes ainsi que de la ouate
les rendent secrets
de ces mystères qu’eux seuls enregistrent dans leurs corps intemporels


les pas de l’homme et de la femme, dans leur foulée incertaine, vont nulle part ailleurs que là... s’y déposeront... passeront la nuit, davantage peut-être, mais ce n’est pas encore ce à quoi ils aspirent... les corps auront à se connaître... les odeurs à se mélanger...


prends-moi, jusqu’à demain garde-moi
jusqu’à l’usure de mes sens
enflamme-moi, électrocute-moi
viens et reviens encore
je veux hurler mes jambes accrochées à ton cou
mes seins t’appellent, t’attendent, te redemandent
 sois la pluie qui arrose mon jardin
que perle en moi tes jets furieux
je ne veux revenir à moi que par toi 


ils s’aimèrent toute la nuit...
le guitariste remarqua leur départ, une fausse note à sa guitare le lui rappelant...
il allait reprendre la route vers la maison de cette femme endormie, une fille agrafée à sa poitrine dénudée, les seins vides du lait que téta l’enfant... il entra à pas feutrés, vis les soubresauts de deux êtres rattachés l’un à l’autre... il enleva son habit de scène, le cintra au crochet de bambou... il regardait celle à qui il disait ‘’je t’aime’’...  celle qui depuis la naissance de l’enfant s’éloigne de lui... prisonnière dans son rôle de mère... insensible aux mains de son mari... il la confondait à une autre femme, celle des cigarettes françaises, des martinis, curieuse des boléros espagnols dans un espace enfumé... et qui partit sans jamais se retourner... son bras harponné à celui d’un homme à l’allure grecque...


les draps emmêlés à leurs pieds
chevillés corps à corps
et l’un et l’autre soupirent à l’odeur des phérémones
que leurs bouillonnants ébats éclaboussèrent
dans cette chambre sans rideaux
hors du temps
désorientés tels des cheveaux en course
 la bave glairée dans l’espace


Le guitariste glissa son doigt sur le pied blanc de la femme-statue... elle réagit par un friselis, celui du cerf-volant grimpant le ciel à pas de libellules, piqué entre des nuages roses... les doigts maternels pressent le corps de l’enfant comme pour éviter qu’il ne s’enfuit, ne se perde dans l’azur... dans le cérulé des vagues de la mer qui choquaient leurs corps, lui et elle... soutenant son ventre, ventre engrossé, ventre qui éloignait le guitariste et maintenant le repousse... il les regarde, ces êtres siamois qui doucement l’infléchissent... ils défrichent d’autres parages qui lui sont inconnus et le resteront... elles sont parties vers l’insoupçonné, le laissant à son abandon...


j’ai aimé une femme comme on aime une femme
pour elle
j’ai labouré en elle comme on laboure une femme
pour son étendue
j’ai joué de la guitare pour une femme comme on joue de la guitare
pour son coeur, pour son âme
j’ai écouté son ventre comme on écoute une symphonie
celle du ventre qui se remplit
j’ai entendu les remous liquides qui l’habitaient
elle faisait un enfant
un enfant qu’elle m’épargnera par la suite
ses seins ne m’appartiendront plus
ils nourriront d’autres espoirs


un ventre devenu sanctuaire dont l’accès lui est fermé... femme-moniacale revêtue d’une bure rigide, maintenant sensible qu’aux têtées de l’enfant issu dans la douleur et le sang... son corps jadis si ouvert à tous les bondissements, aux élans fantaisistes, leurs caramboles de jour et de nuit, maintenant sépulture aride et stérile...


tout près, repose en une maison blême
la guitare du musicien
craquant ses doigts aux ongles durs, effilés
il regarde la sécheresse sinstaller
la mer devenir désert
les roses, des cactus emprisonnés dans leur sable de ciment


les jambes graciles de la femme-martini se frottent à celles de l’homme à l’allure grecque... ils fument à tour de rôle la même cigarette française... les arabesques de la fumée taquinent le plafond... la femme s’est levée, poussa délicatement la fenêtre, laissant entrer l’odeur de la nuit... un léger frisson fit redresser ses seins... revint à l’homme qui ne l’avait pas laissée des yeux, la désirait à nouveau... elle prit sa main, lui fit fouiner sur tout son corps de naïade avide d’eau... ils iront rejoindre l’espace entre l’air et l’onde, entre le cri et le silence cherchant à éviter l’asphixie, deux bouches voraces se dévorant...

  
il partira
comme tous les autres, il partira
laissant ma peau
laissant mon corps nu et sec tel un ballon de martini
un cendrier vide de Gitanes

il partira en fumée
me laissant qu’acreté à la bouche
avalant péniblement mon amertume

il partira comme tous les autres,
il est déjà parti


elle avait bien vu les faux diamants, on n’abuse pas une telle femme, on la séduit, l’embobine... on lui prend la chair comme on dévore un fruit de la passion... on l’enroule contre soi... on l’aspire, la boit à même la coupe lubrique qu’impétueusement elle offre ...
elle avait bien vu les faux diamants, les roses jaunes... n’est pas dupe des leurres de l’amour... en sait  les jouissances partagées... la petite mort...
elle se laissera abandonner...
retournera comme chaque soir au même banc de ce bar...
commandera un martini, puis un autre...
fumera ses cigarettes françaises...
jettera un oeil au miroir en face d’elle...
écoutera le guitariste...
puis, un autre viendra, lui proposera un martini en échange d’une cigarette...
ils partiront vers cet ailleurs, toujours le même...
à nouveau, après la commotion des sens, l’inconnu s’enfuira, un parfum de femme fiché à son épiderme...


je suis une femme-martini grisée de tabac noir
mes seins,
 sémaphore dans le brouillard des nuits de ces hommes insatiables
mon corps,
 sirène trompeuse étourdissant ces hommes au coeur de cuir

je suis un tendron que l’on s’arrache à coups de dents et de bijoux
ma peau,
soyeuse comme un rêve chimérique éclaboussant les yeux
mes mains,
magiciennes, sachant repérer, découvrir le lieu de l’intense volupté

je suis une femme-fumée
l’ascension vers la volupté
sybarite insiatiable
au coeur stérile


la femme-martini referma l’écrin dans lequel les faux diamants nichaient... ces artifices épinglés aux oreilles, elle quitta la chambre, titubant encore... s’en alla... laissa son refuge sens dessus dessous...


le guitariste s’allongea près de la banquise endormie... il avait mal aux doigts...


demain sera un autre jour...


Novembre 2018
Saïgon

dimanche 28 octobre 2018

humeur vietnamienne


Facebook ne se gêne jamais pour me rappeler que depuis quelques jours LE CRAPAUD n’a rien publié. Encore maintenant il m’invite à ne pas oublier ceux qui s’intéressent aux billets que j’envoie à l’occasion sous différentes formes. Alors je m’y mets.

Les amis et la famille québécoise m’annoncent, certains avec un enthousiasme non dissimulé, d’autres comme si la fatalité venait de frapper de plein fouet, que l’automne est à vos portes. Quelques brins de neige par ici, par là assez pour que la saison de ski soit lancée. Sachez que j’envie ni les uns ni les autres. Ici, nous n’espérons que la fin de la mousson, attendons que les libellules voltigent en groupes serrés. Je me demande toujours à quel endroit, dans quel sud du sud, vont-elles attendre la saison sèche. En anglais, c’est dragonfly, il ne pas s’étonner qu’au pays du Dragon (le Vietnam) cet insecte qui a la particularité de ne jamais reculer, soit important dans la vie. Huu Ngoc, mon maître à penser vietnamien, n’en fait que très peu mention dans ses écrits sur la culture vietnamienne. Toutefois, la libellule serait à l’image de ce pays qui jamais n’a reculé devant qui que ce fut. Symbole de la transformation, elle qui naît dans l’eau et vit dans les airs. On dit ... Entrer dans la lumière comme cet insecte fou...

Saïgon connaît deux saisons: celle des pluies et la saison sèche. Au Nord, Hanoï et plus haut, on vit les quatre saisons, je dirais, parfois de manière extrême. Cela doit certainement jouer sur le caractère des gens tout comme la température fut dans l’histoire des invasions subies par ce peuple résilient, une donnée que les stratèges ont su ajouter à leur arsenal offensif et défensif.


Ceci m’amène à ce que je voulais partager avec vous, un merveilleux poème écrit en 1923 par Dô Thi Dam, née à Lam Son dans les montagnes du nord.

Larmes d’automne

Tu es parti au seuil de l’automne, cette année-là
L’automne est revenu, et toi, point ne reviens
Tu es parti, parti, et point n’est revenu
Et l’automne me trouve, transie de ma tristesse
Ton coeur s’est en allé avec eaux et nuages
À qui puis-je désormais confier ma peine
L’immensité du ciel et de la terre
Garde à tout jamais notre regret d’amour
La douleur a, pour toi, déchiré mes entrailles
Par toi, au fil des jours et des mois,
Le chagrin noue un écheveau sans fin
L’automne passé, j’ai pleuré
Je pleure cet automne encore
Au long des automnes perdus
En mes larmes, je vieillirai
Amie des jours enfuis, derrière les monts tu es parti
O’u sont les images d’antan?
Tristes monts, eaux glacées
Herbes et fleurs se meurent
Douleur poignante des adieux,
Nuages du soir, vent du matin
L’amour languit dans le désert des nuits sans fin
Vents, pluie, coeur en détresse
Quelle aiguille et quel fil pourront jamais
Redonner vie au coeur brisé.
La tristesse s’accroît quand l’automne revient
La pluie tombe - larmes des amants séparés
Les pleurs glissent
Les flancs verts des forêts, à perte de vue
Se mêlent d’or
Sous la bise d’automne qui plie les roseaux
Lacs et monts désolés, arbres, herbes s’éteignent
La brume sur la terre s’étend à l’horizon
À l’infini, glisse sur mille lieues, les routes de la vie
Celui qui sur les pas d’une vie se retourne
A le coeur étreint de douleur.


Je vous souhaite un bel automne.

À bientôt

Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...