vendredi 21 octobre 2016

5 (CINQ) (CENT HUIT) 08

Je pourrais intituler ce billet ''Après l’après''…

Sans m’apitoyer sur mon sort, je me suis autorisé à fouiller dans mes notes de lecture afin de retrouver un tant soit peu le goût d’un après l’après, de paroles, de mots qui puissent permettre de passer à autre chose.

Je crois sincèrement que l’on demeure marqué suite à un traumatisme de santé et qu’il faille, afin de tourner définitivement la page, tenter de saisir, de donner du sens à l'expérience et aux signes tracés par on ne sait quelle main.

Qui de mieux que mes auteurs préférés pour m’accompagner dans cette démarche.



Amos Oz, citant Platon :

. Je vis tout le temps, non pas en me préparant à la mort mais en la regardant car elle arrive par petites échéances. Elle ne survient pas en une seule fois. Vieillir, c’est peut-être pouvoir accepter le fait qu’il y a des endroits que je ne reverrai plus. Quand vous êtes jeune, vous êtes sûr que vous retournerez à Ithaque, comme Ulysse, et que vous reverrez la tante Esther. Midi passé, vous apprenez à accepter le fait que vous ne retournerez peut-être à Ithaque qu’en pensée, et que vous ne parlerez qu’en vous-même à la tante Esther. C’est ça vieillir, et ce sont les acomptes que vous versez à la mort.

… la sagesse vient à nous lorsqu’elle ne sert plus à rien.


Ernest Hemingway a dit un jour :
. La vraie noblesse, c’est d'être supérieur à celui que vous avez été auparavant. 


 Maxence Fermine, dans LE TOMBEAU D’ÉTOILES

. J’aurais voulu dire que je les aimés comme je n’ai jamais aimé personne. Que sans eux je ne suis rien. Qu’un homme seul est un homme condamné. Mais il fallait le leur dire avant qu’ils partent. On ne dit jamais les mots qu’il faudrait à ceux qui nous entourent. Par pudeur, bêtise ou faiblesse. Après règne le silence du trop tard. Irrémédiablement.

Mario Soldati, dans LES LETTRES DE CAPRI

. Qu’est-ce que la mort? Et comment expliquer que, tout en sachant que devons tôt ou tard – en nous y préparant, ou dans le déchirement d’un seul instant monstrueux – subir le plus inévitable et le pire des tourments, nous nous obstinons à désirer des tourments mineurs, comme si nous ne devions pas mourir?


Philippe Labro, dans LES GENS

. Il faut être en très bonne santé pour s’intéresser à quelqu’un d’autre qu’à soi-même.

. J’affirmais une chose hier,
  Aujourd’hui, j’en doute,
  Demain, je la nie,
  Je puis me tromper tous les jours


. Quelque chose de profondément caché doit se trouver derrière les choses cachées.
Einstein

. Tout change, tout change totalement, une terrible beauté est en train de naître.
W.B. Yeats


Jon Kalman Stefanson  LA TRISTESSE DES ANGES

. La vie de l’homme n’est qu’une vague vibration de l’air, elle est si brève qu’elle passerait inaperçue aux anges s’ils fermaient un instant leurs paupières.

L’OMBRE DE CE QUE NOUS AVONS ÉTÉ  - Luis Sepulveda -

. Un homme reconnaît la fin de son chemin, le corps envoie des signaux, le merveilleux mécanisme qui permet de rester intelligent et vigilant commence à avoir des ratés, la mémoire fait tout son possible pour le sauver et embellit ce que tu voudrais te rappeler de manière objective. Ne fais jamais confiance à la mémoire car elle est toujours de notre côté; elle enjolive l’atrocité, adoucit l’amertume, met de la lumière là où régnaient les ombres. Elle a toujours une propension à la fiction.

. Les gens courageux n’existent pas, il y a seulement ceux qui acceptent de marcher coude à coude avec leur peur.


LE CLÉZIO Le procès-verbal

. La vie n’est pas logique, c’est peut-être comme une sorte d’irrégularité de la conscience. Une maladie de la cellule.


NAM LE  Le bateau

. Endurer ce qu'on ne croit pas pouvoir endurer, là est le vrai courage.


HÉLÈNE DORION  Le temps du paysage

. La mort, lorsqu'elle se met à remuer dans votre conscience, nous rapproche de nos raisons de vivre.


Bad girl (Classes de littérature)  NANCY HOUSTON

. Le trauma provoque une sidération. Ce n'est pas une mauvaise passe, c'est une impasse, une chose qui ne passe pas. En lui le temps se fige. Répétons: le trauma reste à jamais dans le présent. Il ne recule pas dans le passé, ne se normalise pas pour être peu à peu intégré au récit de la vie. Répétons: le trauma a une qualité immédiate, envahissante, hallucinatoire. Sa douleur demeure vive, à vif. Oui, il faut le répéter car le trauma est précisément une répétition, à l'identique ou presque. Il arrête le temps.


LE LIVRE DE SABLE  Jorge Luis Borges

. L'homme oublie qu'il est un mort qui converse avec des morts.


À la prochaine




Aucun commentaire:

Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...