jeudi 7 avril 2016

QUATRE (4) CENT-QUATRE-VINGT-UN (81)

 Il faudra encore quelques jours, ou plus, avant que le mois de mars 2016 et son cortège de désagréments ne disparaissent de mon horizon proche. Du soleil. Marcher beaucoup. Écouter, encore et encore, toutes ces musiques que m'ont fait parvenir les amis afin de consoler mon âme, rafraîchir mon humeur. 

Du mercredi 13 au mercredi 20 avril prochain, je serai à Hanoï. Seul objectif: relaxation. Ne rien faire. Voir disparaître ces taches rouges qui obstruent ma vision des choses.

J'hésite entre ''humeur'' et ''chronique''; il y a des deux dans ce que je veux écrire. Verrai au retour.

Avant les événements, je travaillais sur un poème - celui que je vous offre aujourd'hui - qui partait d'une tache rouge. Sans me douter qu'il pouvait annoncer les rougeurs de mars. Mars... la planète du même nom est rouge. Anticipation, je ne le sais trop mais évidence maintenant.








Il faudra encore quelques jours avant que ne s'installent définitivement mon retour à Saïgon et la suite des choses.

Je tiens à remercier ceux et celles du Vietnam et d'ailleurs qui m'ont fait entendre 
BENEDICTUS, ADIEMUS de Karl Jenkins,
RENÉE FLEMMING
JANINTO,
LAMENTATE de Arvo Pärt
LÉVON MINASSIAN et son ''duduk'' arménien.
Ces musiques m'auront accompagné au pays et permis d'aller plus en profondeur dans le texte en hommage à mon frère Jacques.

Merci également à ceux et celles qui, pour quelques jours, ont placé l'image de Jacques en profil sur Facebook.

Voici maintenant ce poème:


une tache rouge 
sur une Saïgon multicolore


du trottoir une tache rouge se déplaçait entre des chaises
rouges elles aussi
bruits étouffés par celui de la rue 
Saïgon 

un chien jaune fixe le stand où pendouillent des saucisses
ses yeux, jaunes aussi
il n’a pas appris à japper 
sur Saïgon 

un bus vert s’arrête dans un fracas de fumée
en descendent trois femmes, l’une excitée, 
l’autre farouche, somnolente la troisième
                  tout comme Saïgon 

des nuages effondrés sur un tapis gris servent de tente 
la pluie hurlante ne viendra pas
elle craint trop les caniveaux 
                        de Saïgon 

la tache rouge, bougainvilliers aux fleurs de papier,
se cache derrière l'oreille percée d’une bague noire
comme un phare cloué au cœur de la ville-fille
Saïgon

elle porte le rouge comme on porte un enfant
à bout de cœur, à bout d’âme
collé à son sein
                            Saïgon

un tissu au sol, taché de rouge
le vent ne l'arrachera pas
il s'y colle, brunit, s'évapore
                                                       dans une Saïgon multicolore




À la prochaine










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