lundi 21 décembre 2015

QUATRE (4) CENT-SOIXANTE-ET-ONZE (71)

TOUS MES AMIS, AUX AMIS DU CRAPAUD
À TOUS CEUX ET TOUTES CELLES QUI AIMENT LE VIETNAM





Vous savez combien le Vietnam et les Vietnamiens font partie intégrante de ma vie. Depuis près de cinq ans. À raison de six mois par année alors que vous subissez un hiver parfois rigoureux, moi je suis ici à 21 000 km du Québec vivant dans ce pays devenu ma seconde contrée. De plus en plus près de Vietnamien(ne)s qui, chaque jour, m’incitent à mieux vivre.


Je connais maintenant plusieurs d’entre eux. Davantage chaque jour. Les réseaux se multiplient. Chacun ayant sa caractéristique particulière.


Je ne suis un quêteux professionnel, vous le savez. N’aime pas quémander. Mais je sais que vous me voyez venir avec mes grosses gougounes. Alors, je vais directement au but.


J’ai l’intention de vous demander quelques pia$$e$ afin de soutenir plusieurs Vietnamiens dans le besoin. À titre d’exemples :

1.- T… et son épouse V… attendent un enfant pour dans quelques mois; la grossesse s’annonce difficile, donc exigera un suivi médical serré;

2.- des étudiants ayant complété leurs études doivent quitter Saïgon pour une région éloignée afin de travailler sont dans l’indigence, ne pouvant se déplacer sans acheter un billet de bus ou de train;

3.-  deux enfants d’amis proches sont en attente d’une chirurgie et ici les soins sont dispendieux;

4.- de plus en plus d’enfants orphelins vivent dans la rue, dans la dèche et requièrent de l’assistance : nourriture, vêtements, etc.;

5.- une amie de Hanoï pilote un projet de soutien financier auprès d’étudiants sans le sou.

La liste pourrait s’allonger mais je sais que vous êtes en mesure d’imaginer ce que quelques pia$$e$ ramassées au Canada, transformées en VietnamDongs, pourront être d’un grand secours et cela au quotidien. Améliorer des vies.


Je n’apprécie pas tellement les organismes ici (majoritairement français de France) qui collectent des fonds afin d’aider mais qui s’ankylosent dans des structures compliquées et souvent dirigées par des dames patronnesses. Préfère le direct. Auprès de gens que je connais, dont je perçois parfaitement les besoins criants.

Les pia$$e$ que vous voudrez bien me faire parvenir, je les convertirai en services de première ligne, non en argent à distribuer.

 


Le dimanche 13 décembre dernier, j’ai conduit un enfant de la rue dans un restaurant près du Marché Ben Thanh afin qu’il puisse manger

Le lendemain, lundi 14 décembre, j’accompagnais un Vietnamien chez le dentiste. Il souffrait horriblement des dents, incapable de travailler. Il y en a eu pour environ 200$.

Vous pouvez m’aider. Je sais que je peux compter sur vous qui savez donner sans compter.
À l’avance, en leur nom et le mien, je vous remercie.



Voici comment procéder :

Mathilde (ma fille) recevra vos dons* que vous voudrez bien lui poster à l’adresse suivante :

MATHILDE TURCOTTE
8, Ste-Cécile
Saint-Pie
Qc, J0H 1W0

Elle transférera le tout dans un compte prévu à cet effet et je ferai un rapport mensuel des personnes aidées qui, par mon entremise, vous remercient à l’avance.

Une petite idée de comparaison :

1$ canadien  =  16 393,44 Vd


Jean

·         Les chèques peuvent être faits au nom de Mathilde TURCOTTE.




vendredi 18 décembre 2015

LES CHRONIQUES VIETNAMIENNES - Saïgon (6)

                                                             Je me permets tout de même, et cela tous les soirs, de flâner quelques longues minutes accoudé au parapet du balcon de mon appartement PLUS HAUT QUE LES HIRONDELLES au 29ième étage du building qui surplombe le District 8. À dévisager ma Saïgon. Lui faire la scène du balcon. La regarder tout doucement s’éteindre, point par point, district par district, se laisser séquestrer par une noirceur de soie. Belle dans toute sa plénitude quasi érotique.


Saïgon, à la presque nuit, il lui perle des couleurs du jour qui n’ont pas su s’éclipser. Je les comprends les couleurs du jour. Pouvoir encore caresser cette ville-fille en de longs mouvements de serpent, en vols gracieux de chauve-souris, en quelques clins d’œil de phosphore égratignant les nuages; pouvoir encore respirer cette chaleur diluée au petit vent capiteux, unique, celui qui décoiffe les stands, chasse les papiers des trottoirs, avale ce reste d’humidité, se faufile dans les maisons ouvertes - elles sont toujours ouvertes les maisons de Saïgon - celui qui s’amuse puérilement à faire frétiller les pieds nus.

                                     

Cette Saïgon que j’aime, une Saïgon plus énigmatique encore que la belle jeune fille à l’ao-daï bleu et blanc assise en amazone sur une Vespa jaune; cette Saïgon immensément confiante en ses pouvoirs de séduction; cette Saïgon aux yeux et aux cheveux noirs dans la nuit qu’elle éclaire.

Accoudé je lui dis, dans l’obscurité de plus en plus profonde de ses yeux multicolores, qu’elle m’ensorcelle. Qu’aujourd’hui encore, déambulant dans le District 8 tout près de l’appartement, sans m’y égarer, je lui dis qu’elle me réserve toujours des surprises fascinantes de sa voix aux mille et un tons, vocalises, un arpège qui surpasse Mendelsohn et Schumann réunis. Plus gracieux que la démarche typique de ses habitants.

Et ce que je lui dis n’a de cesse que les émerveillements qu’elle me procure.

 

Ce qui ne m’empêche aucunement de songer à ce que bientôt Carole, Guy et Émile arriveront. Ce sera une joie multipliée que de leur faire découvrir – pour trop peu de temps - toute la magie de ma ville-fille. Ma folle Saïgon. Je voudrais que nous puissions y passer des jours et des nuits mais les exigences du voyage feront que d’autres endroits aussi fabuleux nous attendent : le delta du Mékong, ce fier fleuve; Phu Quoc, l’île enchanteresse; Da Lat, la ville des fleurs; Dak Lak, la pureté des Hauts Plateaux; Da Nang et Hoï An, le summum de la beauté vietnamienne; Hanoï, vieille ville aux mille contrastes; la Baie d’Halong, le chef-d’œuvre de la nature vietnamienne; finalement, Sapa, la haute montagne.

Lorsque je vérifie le planning en collant à l’itinéraire le temps mis à notre disposition, je me dis qu’il leur faudra des jours et des jours, une fois de retour au Québec, pour décanter tout ça, ajuster dans la mémoire ces richesses inouïes que renferment ce pays prodigieux.


Maintenant que les principaux intéressés ont été mis au courant, je puis me permettre d’écrire ici ma décision de demeurer au Vietnam en avril prochain; ne pas rentrer. Le retour se fera plutôt en avril 2017.

Je veux y vivre une année complète. Connaître la mousson. Voir comment ma Saïgon se replie sur elle-même alors que les pluies diluviennes s’abatteront sur elle. Je veux hurler mon horreur à l’humidité qui me fera suer pendant quelques mois. Aimer c’est aussi accepter de souffrir avec ceux que l’on aime.

L’an dernier et les années précédentes, je croyais avoir fait le tour de mes réseaux. Non. On n’en fait pas le tour… on en ajoute. Au point que j’arrive difficilement à partager mon temps entre toutes ces connaissances qui me font l’immense privilège d’être des leurs, leur ami.

Devenir le grand-père d’un Vietnamien pur laine; devenir dans quelques mois le parrain d’un petit ou une petite vietnamienne, ses parents me l’ayant demandé; devenir l’oreille attentive d’amis qui s’ouvrent à moi; devenir l’ ''english’s teacher'' de plusieurs d’entre eux; garder les yeux pour quelques heures sur l’échoppe de celle qui doit courir à l’hôpital avec sa fille souffrante; devenir…  Oui, ce verbe qui ramasse en son sens du passé, du présent et de l’avenir. Oui, je suis en devenir. Et heureux de l’être.

Il y a dans les rapports avec les Vietnamiens une fois rassurés quant à vos intentions profondes – certaines cicatrices du colonialisme sont toujours apparentes - il existe, fort comme du roc, une sorte d’infinitude, un au-delà du temps et de l’espace qui donnent à réfléchir. Autant sur les relations humaines que sur la franchise et le partage.

Souvent, la question de la pauvreté et des différents moyens pour s’en sortir ressurgit dans nos conversations. Je leur rappelle que toute comparaison univoque ne mène nulle part. Leur grandeur d’âme, la qualité de leur culture et la richesse de l’ouverture à l’autre dépassent, et de beaucoup, la simple question monétaire. Évidemment, a beau parler celui qui a les poches pleines, cela ne modifie en rien le quotidien de l'autre. Mais, comme me le répétait tous les jours YoYo, mon guide durant quatre ans, ''aujourd’hui, je suis vivant''.

Oui. Vivant. Je dirais plus; être capable de vivre tous les jours, combattre cette chaleur tropicale, s’assurer que la famille, les amis puissent en faire autant, être présent, véritablement présent, de cette présence à la communauté qui obnubile la souffrance et les incertitudes.

L’engagement vietnamien est permanent. Ils ont tellement eu à se serrer les coudes que c’est quasi de l’atavisme maintenant. Ils sont de cette hérédité que nous, occidentaux plaintifs et insécures, en sommes dépourvus. Il ne faut pas se surprendre que les gouvernements brandissent la moindre menace à la sécurité pour nous faire reprendre le rang. Je ne vois pas cela ici. Ne vois ni la peur ni la crainte. Plutôt des hommes et des femmes aguerris à la vie. Ils se savent redevables à ce qui leur a permis de continuer à devenir.

À la prochaine











mercredi 9 décembre 2015

LES CHRONIQUES VIETNAMIENNES - Saïgon - (5)

Lém (celui que je considère comme mon petit-fils vietnamien)
au Parc Ho May de Vung Tau




     Voilà, ça y est, je suis de retour à Saïgon. Depuis une semaine. Un mois à Vung Tau m'aura permis de vivre tous les jours dans le calme le plus complet, tout près de la mer et le vent, au pied d'une fort belle colline. 

Madame Thanh, la concierge du Lam Son Apartments, m'aura été d'une aide quotidienne. Elle a très bien compris que je suis davantage un urbain qu'un rural. Surtout que la ruralité je la vis à Saint-Pie.

En plus du repos que procure un endroit dont la quiétude parfois rejoint un peu la monotonie, cette période aura permis de me refaire une belle forme; le vélo de tous les jours (environ deux heures) ressemblait beaucoup à celui de Nha Bé l'an dernier.

Je ne sais trop à qui je dois d'avoir découvert ce bijou d'appartement dans le District 8 de Saïgon, mais je remercie cette personne du fond du coeur. Installé ou à peu près depuis une semaine, je me reconnecte avec ma ville chérie. Il serait superflu d'en rajouter car je sais que vous connaissez déjà beaucoup mon amour pour cette Saïgon.

Du 29ième étage de ce building presque neuf, j'ai une vue imprenable sur la ville. Le soir et la nuit, c'est magique. 

Combien de fois j'ai cassé les oreilles des amis vietnamiens en leur disant que j'étais à la recherche d'un appart avec balcon? Je suis, maintenant, plus que gâté. La superficie du lieu est aussi étendue que l'intérieur qui se résume à une très grande chambre et un espace-bureau-salon qui donne sur une vitrine qui doit faire environ deux mètres.

Circuler entre le D8 (District 8) et le centre-ville est simple: deux bus et ça y est. Il faut mettre environ 20 minutes.

Je suis également fort surpris par le fait que c'est fort peu bruyant.

J'ai surnommé l'appartement de Vung Tau ''les libellules'', il me fallait trouver un nom à celui-ci. Il s'est imposé de lui-même. ''PLUS HAUT QUE LES HIRONDELLES'', voilà son nom. J'aurais modifié les hirondelles en pigeons car eux aussi ne se rendent pas jusqu'au vingt-neuvième.

Tout juste en-dessous de l'appartement vivent des étudiantes; une dizaine au moins qui partagent trois ou quatre chambres ainsi qu'une cuisine collective. Elles sont assurément d'excellentes cuisinières car les odeurs qui me parviennent sont fort appétissantes. Hier, c'était l'anniversaire de l'une d'entre elles et j'ai eu droit à un morceau de gâteau gargantuesque.

La machine à laver est également collective.

Ça fait un peu maison d'étudiants. D'ici quelques jours, nous devrions organiser un repas collectif au cours duquel elles souhaitent parler anglais afin de le perfectionner. Imaginez! Perfectionner leurs connaissances en anglais avec moi qui est plutôt... ordinaire. Mais ici, je peux l'enseigner.  Oui. Oui. Pas de vilaines moqueries, je vous prie.


Les photos que je vous propose sont des portraits de Vietnamiens prises soit à Vung Tau ou encore à Saïgon.

Celles-ci:   
 



Il s'agit de Hiep, l'un des deux frères propriétaires du Café Martin devenu maintenant Song Bien.


Les prochaines, des vieillards de Vung Tau qui étaient fort heureux d'apprendre que j'étais Canadien et non Américain.

Le monsieur portant lunettes est âgé de 97 ans.







Ce monsieur travaille au parc Ho May de Vung Tau




Mon ami Tuyen de Saïgon, vendeur de lunettes dans le D1 en compagnie de son épouse absente lors de la prise de photo.


 À la prochaine


Si Nathan avait su (12)

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