dimanche 30 août 2015

Campagne électorale et marché public

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     Où en sommes-nous? Les jours passent nous menant irrémédiablement d’abord vers septembre puis octobre… au 19 : journée fatidique, journée du VOTE.


Lors du dernier billet qui traitait de la campagne électorale en cours au Canada depuis le 2 août dernier – un rappel ici de la date car souvent et rapidement notre mémoire à la fois sélective et fugace se rouille et oublie – donc, lors de ce dernier billet j’annonçais en grande pompe que le prochain ferait la démonstration qu’une campagne électorale est à l’image d’un grand marché public.

D’abord, il m’apparaît opportun de potiner un peu. Le potin relève du bavardage, du commérage se vautrant dans des propos frisant la médisance. On voit tout de suite que c’est plus intéressant que la vérité surtout, comme tentait de le faire entendre le dernier billet (Semi électoral), la politique et le mensonge ont souvent tendance à valser sur la même musique.

Je reviens au marché après ces quelques potins.

Potin 1)

     Il est fort probable que le Crapaud puisse servir de poteau au Parti Vert qui n’a pas encore déniché un candidat dans le comté de Saint-Hyacinthe-Bagot. Un poteau, dans le vocabulaire électoral, se définit ainsi : un quelconque quidam offrant son nom et autres utilités légales à un parti politique afin que les électeurs d’un comté soient en mesure de voter pour celui-ci, permettant au parti politique de récolter quelques sous (un vote = je ne sais trop combien de $) ainsi que de pertinentes informations sur le degré d’intérêt qu’il suscite. Lors de l’élection tenue au Canada en 2011, quelle ne fut pas la surprise de plusieurs poteaux représentant le NPD de se retrouver en fin de campagne et après le vote… élus et sur le coup projetés dans l’arène politique à titre de députés! Comme les chances qu’un candidat du Parti Vert soit élu sont de l’ordre de l’infinitésimal, le Crapaud ne voit pas trop de risque à servir de poteau. Nous suivrons l’évolution de ce potin et vous tiendrons informés.

Potin 2)

     Aung Sang San Suu Kyi, leader birmane et Prix Nobel de la Paix, s’appellerait plutôt Anne Sansoucy selon mon ami Jean Choquette. Voici la question qui me taraude le cerveau depuis la présentation des candidats du NPD : serait-elle une parente proche ou éloignée de Brigitte Sansoucy qui portera les couleurs de ce parti dans le comté de Saint-Hyacinthe-Bagot? Si oui, vous voyez illico le dilemme qui s’abattrait forcément sur le Crapaud. Pourrait-il se mesurer à une parente (proche ou éloignée) de son idole?

Potin 3)

     En période électorale, période fort active il va sans dire, les sondages remplacent tous les oracles habituels. Le Crapaud ne peut pas nier que les chiffres parlent et nous révèlent souvent des vérités sybillines. Comme le temps électoral n’est guère propice à la véridicité des propos et des opinions, que faut-il comprendre des résultats des différents sondages qui pleuvent sur nous comme de grands oiseaux morts sous la canicule. Surtout, écoutez mon conseil: ne jamais les prendre à la légère. Lorsque plus de 1000 personnes, celles-ci interrogées par des professionnels de la question et de la réponse, vous disent, pourcentage à l’appui, qu’aujourd’hui elles vont appuyer tel parti parce qu’hier celui qu’elles croyaient être le meilleur les a déçues et qu’elles comptent bien, demain, modifier leur opinion si celui-là ne s’avère plus à la hauteur de leurs aspirations, vous voyez comment ou combien devrais-je plutôt dire, jusqu’où un sondage palpant le pouls de la population s’avère un modèle probabiliste hasardeux et incertain.

Potin 4)

     Ne vous fiez pas plus aux éditoriaux qu’aux sondages. C’est ce que nous disent les chefs politiques. Pour quelle raison? Je ne le sais pas plus qu’eux.



     Allez, laissons les potins de côté et abordons l’objet premier de ce billet : le marché public comme métaphore de la campagne électorale. Métaphore étant une figure d'expression fondée sur le transfert à une entité du terme qui en désigne une autre.

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Immédiatement, juste à l’œil nu, faire un parallèle entre ''marché public'' et ''campagne'' va de soi. L’un n’allant pas sans l’autre. On retrouve au marché public les produits de la campagne. Creusant en terreau fertile, on doit admettre que les produits que l'on retrouve au marché public doivent passer par une période, plus ou moins longue selon leur complexité génétique, allant de la semaison à la récolte. Il en va de même pour une campagne électorale. Force est d’admettre que les changements climatiques ont obligé le Prime Ministre à rallonger le temps de gestation afin que la moisson s’avère intéressante. Nous n’allons pas reprocher au Prime de tenir compte d’une réalité qui, en temps ordinaire, ne lui effleure même pas l’esprit.

On a semé. Les partis politiques ont affuté leurs armes, raffiné leurs stratégies, vampé leur programme et, surtout, ils annoncé par des promesses mirobolantes que la fenaison serait, sous leurs pioches et râteaux, la meilleure qui soit.

On a bêché, enlevé les mauvaises herbes, arrosé, épuré pousses et promesses de légumes tout comme les partis politiques ont choisi ceux et celles (en moins grand nombre) qui pouvaient s’avérer présentables en raison de leur bette, leur expérience, leur aisance à dire, médire et redire les lignes que le parti leur soufflera dans le dos comme on prend soin du potager mais pour eux l’objectif sera de partager la bonne et belle nouvelle.

Le temps passera et nous voilà arrivés au marché public. En lieu public. Déambuleront devant les légumes, devant les politiciens (sans mauvais jeu de mot) toute une kyrielle de gens désireux de se procurer carottes et tomates…

Ce temps passé au marché public, ce temps où on se doit absolument de vendre est certainement le plus crucial pour le légume ou le politicien. Temps critique. Faut se tenir bien, se tenir beau. Faire bien, faire beau. Un regard et tout est joué. Le choix, après tâtonnements, hésitations, doutes parfois tergiversations, barguignages même… et tel concombre, tel navet, tel poireau ou les trois se retrouvent dans un panier à provisions ou à prévisions.

Souvent, et cela est triste, une fois le choix fait au marché public, le consommateur ou l’électeur déniche une autre occasion, supérieure à la première, celle à laquelle il a donné son aval; il se dit alors : ça sera pour la prochaine fois.

Une campagne électorale et un marché public. Que retenir de cette comparaison? Le Crapaud n’en voit qu’une seule et unique : nous devrions nous-mêmes faire notre potager; récolter ce que nous semons car voilà ce dont nous avons réellement besoin; nous méfier des épouvantails qui s’immobilisent dans les grands champs Mosanto ou qui immobilisent l’environnement. Chacun à notre petit potager dans lequel on recueillera les fruits et légumes de notre labeur et que l’on saura partager avec nos voisins et nos amis.

À bon épandeur, salut!

À la prochaine

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