Où en sommes-nous? Les jours passent nous
menant irrémédiablement d’abord vers septembre puis octobre… au 19 :
journée fatidique, journée du VOTE.
Lors du dernier billet qui
traitait de la campagne électorale en cours au Canada depuis le 2 août dernier –
un rappel ici de la date car souvent et rapidement notre mémoire à la fois
sélective et fugace se rouille et oublie – donc, lors de ce dernier billet j’annonçais
en grande pompe que le prochain ferait la démonstration qu’une campagne
électorale est à l’image d’un grand marché public.
D’abord, il m’apparaît
opportun de potiner un peu. Le potin relève du bavardage, du commérage se
vautrant dans des propos frisant la médisance. On voit tout de suite que c’est
plus intéressant que la vérité surtout, comme tentait de le faire entendre le
dernier billet (Semi électoral), la politique et le mensonge ont souvent
tendance à valser sur la même musique.
Je reviens au marché après ces
quelques potins.
Potin 1)
Il est fort probable que le Crapaud puisse
servir de poteau au Parti Vert qui n’a pas encore déniché un candidat dans le
comté de Saint-Hyacinthe-Bagot. Un poteau, dans le vocabulaire électoral, se
définit ainsi : un quelconque quidam offrant son nom et autres utilités
légales à un parti politique afin que les électeurs d’un comté soient en mesure
de voter pour celui-ci, permettant au parti politique de récolter quelques sous (un vote = je
ne sais trop combien de $) ainsi que de pertinentes informations sur le degré d’intérêt
qu’il suscite. Lors de l’élection tenue au Canada en 2011, quelle ne fut pas la
surprise de plusieurs poteaux représentant le NPD de se retrouver en fin de
campagne et après le vote… élus et sur le coup projetés dans l’arène politique
à titre de députés! Comme les chances qu’un candidat du Parti Vert soit élu sont
de l’ordre de l’infinitésimal, le Crapaud ne voit pas trop de risque à servir
de poteau. Nous suivrons l’évolution de ce potin et vous tiendrons informés.
Potin 2)
Aung Sang San
Suu Kyi, leader birmane et Prix Nobel de la Paix, s’appellerait
plutôt Anne Sansoucy selon mon ami Jean Choquette. Voici la question qui me
taraude le cerveau depuis la présentation des candidats du NPD : serait-elle une parente
proche ou éloignée de Brigitte Sansoucy qui portera les couleurs de ce parti
dans le comté de Saint-Hyacinthe-Bagot? Si oui, vous voyez illico le dilemme qui
s’abattrait forcément sur le Crapaud. Pourrait-il se mesurer à une parente
(proche ou éloignée) de son idole?
Potin 3)
En période électorale, période fort active
il va sans dire, les sondages remplacent tous les oracles habituels. Le Crapaud
ne peut pas nier que les chiffres parlent et nous révèlent souvent des vérités sybillines. Comme le temps électoral n’est guère propice à la véridicité des propos et des opinions, que
faut-il comprendre des résultats des différents sondages qui pleuvent sur nous
comme de grands oiseaux morts sous la canicule. Surtout, écoutez mon conseil: ne jamais les prendre à la légère. Lorsque plus de 1000 personnes,
celles-ci interrogées par des professionnels de la question et de la réponse,
vous disent, pourcentage à l’appui, qu’aujourd’hui elles vont appuyer tel parti
parce qu’hier celui qu’elles croyaient être le meilleur les a déçues et qu’elles
comptent bien, demain, modifier leur opinion si celui-là ne s’avère plus à la
hauteur de leurs aspirations, vous voyez comment ou combien devrais-je plutôt
dire, jusqu’où un sondage palpant le pouls de la population s’avère un
modèle probabiliste hasardeux et incertain.
Potin 4)
Ne vous fiez pas plus aux éditoriaux qu’aux
sondages. C’est ce que nous disent les chefs politiques. Pour quelle raison? Je
ne le sais pas plus qu’eux.
Allez, laissons les potins de côté et
abordons l’objet premier de ce billet : le marché public comme métaphore
de la campagne électorale. Métaphore étant une figure d'expression fondée sur
le transfert à une entité du terme qui en désigne une autre.
Immédiatement, juste à l’œil nu,
faire un parallèle entre ''marché public'' et ''campagne'' va de soi. L’un n’allant
pas sans l’autre. On retrouve au marché public les produits de la campagne. Creusant
en terreau fertile, on doit admettre que les produits que l'on retrouve au
marché public doivent passer par une période, plus ou moins longue selon
leur complexité génétique, allant de la semaison à la récolte. Il en va de même
pour une campagne électorale. Force est d’admettre que les changements
climatiques ont obligé le Prime Ministre à rallonger le temps de gestation afin
que la moisson s’avère intéressante. Nous n’allons pas reprocher au Prime de
tenir compte d’une réalité qui, en temps ordinaire, ne lui effleure même pas l’esprit.
On a semé. Les partis
politiques ont affuté leurs armes, raffiné leurs stratégies, vampé leur
programme et, surtout, ils annoncé par des promesses mirobolantes que la
fenaison serait, sous leurs pioches et râteaux, la meilleure qui soit.
On a bêché, enlevé les mauvaises
herbes, arrosé, épuré pousses et promesses de légumes tout comme les partis
politiques ont choisi ceux et celles (en moins grand nombre) qui pouvaient s’avérer
présentables en raison de leur bette, leur expérience, leur aisance à dire, médire et redire les lignes que le parti leur
soufflera dans le dos comme on prend soin du potager mais pour eux l’objectif sera
de partager la bonne et belle nouvelle.
Le temps passera et nous voilà arrivés au marché public. En lieu public. Déambuleront devant les légumes,
devant les politiciens (sans mauvais jeu de mot) toute une kyrielle de gens
désireux de se procurer carottes et tomates…
Ce temps passé au marché
public, ce temps où on se doit absolument de vendre est certainement le plus
crucial pour le légume ou le politicien. Temps critique. Faut se tenir bien, se
tenir beau. Faire bien, faire beau. Un regard et tout est joué. Le choix, après
tâtonnements, hésitations, doutes parfois tergiversations, barguignages même…
et tel concombre, tel navet, tel poireau ou les trois se retrouvent dans un
panier à provisions ou à prévisions.
Souvent, et cela est triste,
une fois le choix fait au marché public, le consommateur ou l’électeur déniche
une autre occasion, supérieure à la première, celle à laquelle il a donné son aval; il
se dit alors : ça sera pour la prochaine fois.
Une campagne électorale et un
marché public. Que retenir de cette comparaison? Le Crapaud n’en voit qu’une
seule et unique : nous devrions nous-mêmes faire notre potager; récolter
ce que nous semons car voilà ce dont nous avons réellement besoin; nous méfier
des épouvantails qui s’immobilisent dans les grands champs Mosanto ou qui
immobilisent l’environnement. Chacun à notre petit potager dans lequel on recueillera
les fruits et légumes de notre labeur et que l’on saura partager avec nos
voisins et nos amis.
À bon épandeur, salut!
À la prochaine
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