mercredi 14 août 2013

QUATRE (4) CENT-CINQUANTE-DEUX (52)



Vous remarquerez 
(1) que chacune des citations que LE CRAPAUD vous offre aujourd'hui contient le mot «homme»;
(2) qu'une seule provient d'une femme;
(3) que les deux images  peuvent très bien convenir à cette bête tout à fait spéciale qu'est l'homme.





Chaque homme recèle la possibilité d’être, ou plus exactement, d’être à nouveau, un autre homme.
-      Octavio Paz

Plus sa vie est infâme, plus l’homme y tient; elle est alors une protestation, une vengeance de tous les instants.
-      Balzac

L’homme est partout, partout ses cris, sa douleur et ses menaces. Entre tant de créatures assemblées, il n’y a plus de place pour les grillons.
-      Albert Camus

Aucun homme n’est suffisamment intéressant pour qu’il consacre à lui-même chaque heure de sa vie.
-      Jean-François Beauchemin




Quel dommage que pour vivre en des temps comme ceux-ci, un homme doive être prêt à vivre comme une bête. Un homme qui veut vivre ne peut pas vivre dans une maison où il y a de la lumière aux fenêtres. Il doit vivre dans un trou et se cacher pendant le jour. Pour vivre, il faut qu’il ne laisse aucune trace de sa vie. Voilà où nous en sommes arrivés.
-      J.M. Coetzee

Qu’est-ce que l’homme, ce demi-dieu si vanté? Les forces ne lui manquent-elles pas précisément à l’heure où elles lui seraient le plus nécessaires? Et lorsqu’il prend l’essor dans la joie, ou qu’il s’enfonce dans la tristesse, n’est-il pas alors même retenu, et toujours ramené à la morne et froide conscience de sa petitesse, alors qu’il espérait se perdre dans l’infini?
-      Goethe

Je crois que les hommes ne seraient pas si méchants s’ils n’étaient pas animés, d’abord, d’une peur foncière, incoercible, animale.
-      Bernard-Henri Lévy

Ce qui différencie l’homme de la nature tient à ceci : il est sale et engendre la saleté.
-      Jan Trefulka

Le premier devoir de l’homme est de savoir utiliser les moyens appropriés pour arriver au but qu’il s’est prescrit, et tant pis pour lui s’il se trompe.
-      Primo Levi

Notre haine pour les hommes que nous avions essayé de tromper passait dans les coups que nous nous donnions.
-      Richard Wright

Que fait un homme qui a perdu son passé? Il erre à la recherche de son identité.
-      Bertrand Gervais

Pourquoi lui affliger un affront aussi infâme qu’inutile? Peut-être existe-t-il de par le monde un homme auquel on a lu sa condamnation, de manière à lui imposer cette torture, pour lui dire ensuite : Va, tu es gracié!  Cet homme-là pourrait peut-être raconter ce qu’il a ressenti. C’est de ce tourment et de cette angoisse que le Christ a parlé. Non! On n’a pas le droit de traiter ainsi la personne humaine.
-      Dostoïevski

Les hommes n’ont inventé Dieu que pour distraire les démons.
-      Yamina Khadra

Laisse tomber, j’ai fait. Inutile de discuter avec les rustres, les culs-terreux et les imbéciles. L’homme intelligent choisit avec discernement ses auditeurs.
-      John Fante

Quand un homme perd sa famille dans un drame de l’existence, il ne pense plus qu’à en reformer une nouvelle, même l’individu le moins grégaire a besoin de repères familiaux.
-      Hélène Grémillon

Car, au fond, le principal problème de l’homme noir n’a-t-il pas été le fardeau des préjugés des Blancs?
-      Lilian Thuran

Il n’est pas de tout repos d’être un homme libre et responsable, partout dans le monde.
-      Gaston Miron

J’avancerai douloureux dans l’homme que je deviens.
-      André Frénaud

Quoi qu’il ébauche ou qu’il espère,
L’homme ne vit pas un moment
Sans subir l’avertissement
De l’insupportable Vipère.
-      Beaudelaire

Dès lors, l’homme réapprend sa véritable taille au-dessus des choses. Il est roi par son regard et son large front où viennent mourir, comme des vagues, les approches du mal. Domination pour vivre et force patiente de l’intelligence.
-      Jean-Guy Pilon

L’homme, qu’était-il donc?  Dans quelle phrase de sa conversation entamée au milieu des entrepôts et des sifflets, dans quel geste parmi ses gestes métalliques vivait l’indestructible, l’immortel? Vivait la vie?
-      Pablo Neruda


Au prochain saut

dimanche 4 août 2013

QUATRE (4) CENT-CINQUANTE ET UN (51)


François Weyergans

Ce matin est indécis. Nuageux et frisquet. Ensoleillé puis chaud. Il varie selon des humeurs qui lui sont toutes personnelles. Il oublie sans doute, ce matin du début du mois d’août, que nous sommes en été et qu’en été, la saison la plus estivale des quatres… on s’attend à autre chose que le cycle canicule/froideur.

À un moment je peux aller tondre le gazon puis les nuages grisonnent l’espace, chamboulant mon horaire. Légère pluie suivie d’un bon coup de vent. Même les chats errants semblent hésiter entre la haie clairsemée et la galerie sur laquelle le bol de nourriture vide les désespère.

Je m’en remets donc à la musique, moi qui me suis réveillé avec en tête Orfeo Negro (à la guitare). Croyant que Baden Powell jouait cette samba tirée du film du même nom, je ne l’ai pas trouvée sur you tube, je me suis donc contenté d’une autre version, au saxophone cette fois.

Les oreilles à l’écoute, les yeux sur l’extérieur, je me suis souvenu de cette note gentiment glissée sous un saut du CRAPAUD : «vous n’avez pas indiqué vos lectures pour 2012.» Exact. Je me reprends donc ce matin alors que la musique qui m’accompagne est celle du film OUT OF AFRICA, elle est de Mozart.

Voici donc la liste 2012 et, comme LE CRAPAUD en a l’habitude, suivront les coups de foudre de l’année.

Amos Oz
-(Il pleut maintenant, c’en est donc fini pour la tondeuse et je m’offre l’intégrale des NOCTURNES de Chopin.)-


L’IDIOT  (Dostoïevski)

KIM-VÂN-KIEÛ (Nguyen Du)

TERRE DES OUBLIS (Duong Thu Huong)

DÉMON (Christophe Dallot)

LES CHAUSSURES ITALIENNES (Henning Mankell)

LA NUIT DU DRAGON (Norman Lewis)

L’AMANT (Marguerite Duras)

LA PISTE HO CHI MINH (Van Geirt)

AU-DELÀ DES ILLUSIONS (Duong Thu Huong)

SANS SANG (Alessandro Barico)

HOMÈRE, ILLIADE (Alessandro Barico)

CONTES DU LUNDI (Alphonse Daudet)

LA LISTE DE MES ENVIES (Grégoire Delacourt)

ÉLISABETH COSTELLO (J.M. Coetzee)

TERRES DE CRÉPUSCULE (J.M. Coetzee)


Cela vous semblera bizarre, mais il m’est désormais impossible de faire la liste de mes lectures en terme d’année; plus facile de l’établir en indiquant les livres lus ici, à la campagne, au Québec et ceux lus en ville, à Saïgon.

Pour entreprendre cette nouvelle façon de faire, je vous laisse dès maintenant ceux que j’ai lus au Vietnam entre le début janvier et le 1er mai 2013. Ceux qui précèdent ayant nourris mon imaginaire entre deux escales vietnamiennes.


L’ENFANT QUI DEVINT FOU D’AMOUR (Edouardo Barrios)

LA DÉMENCE DU BOXEUR (François Weyergans)

SEULE LA MER (Amos Oz)

NOS SÉPARATIONS (David Foenkinos)

LA NUIT SACRÉE (Tahar Ben Jalloum)

VASTE RECUEIL DE LÉGENDES MERVEILLEUSES (Nguyen Du)

LE LAC NÉ EN UNE NUIT ET AUTRES LÉGENDES DU VIETNAM (Minh Tran Huy)

AU REZ-DE-CHAUSSÉE DU PARADIS - Récits vietnamiens de 1991-2003-
(Collectif d’auteurs)

UNE VIE DE CHIEN (Bui Ngoc Tan)

QUAND ON EST JEUNE (Phan Thi Vang Anh)

UN PEDIGREE (Patrick Modiano)

PESTE ET CHOLÉRA (Patrick Deville)

HOMO ERECTUS (Tonino Benacquista)

LE GARDIEN DE L’ORCHIDÉE (Camilla Gibb)

CE QUE LE JOUR DOIT À LA NUIT (Yasmina Khadra)

JE M’EN VAIS (Jean Échenoz)

LA ROUTE DE LOS ANGELES (John Fante)

MES ÉTOILES NOIRES (Lilian Thuran)

LE CONFIDENT (Hélène Grémillon)

3096 JOURS (Natacha Kampusch)

INTRIGUE À VENISE (Adrien Goetz)


Première observation suite à cette nomemclature : les livres lus au Vietnam ne ressemblent en rien à ceux lus en campagne;
deuxième : les livres lus au Vietnam, plus éclectiques que ceux lus à la campagne;
troisième et dernière observation : aucun recueil de poésie si je fais exception des 3000 vers qui composent le KIM-VÂN-KIEÛ, livre-culte s’il en est un pour les Vietnamiens.

Allons maintenant vers nos coups de foudre (2012 au 1er mai 2013), mais au préalable, je vous rafraîchis la mémoire. En 2007, première année de classement des lectures annuelles par ordre chronologique, il n’y a pas eu de coup de foudre, du moins formellement identifié. Toutefois, il semble que s’il en eut eu un, la palme aurait été remise au poète québécois Danny Plourde.

2008, Atiq Rahimi (le Goncourt 2007) et Bohumil Hrabal;
2009, Jean-François Beauchemin et J.M. Coetzee (Nobel de littérature 2003);
2010, Tino Benacquista et Leo Perutz;
2011, un seul coup de foudre, Alessandro Barico.


AMOS OZ et FRANÇOIS WEYERGANS, les voici mes coups de foudre.

Pour ceux qui ne les connaissent pas, voici une trop courte présentation.

AMOS OZ

… est son nom hébreu. AMOS KLAUSNER, né en 1939, est professeur de littérature à l’Université Ben-Gourion de Beer-Sheva. Fondateur du mouvement La Paix maintenant, son engagement politique va dans le sens de la théorie des deux états (Israël et Palestine). Surtout connu pour son roman autobiographie Une histoire d’amour et de ténèbres, il est lauréat de nombreux prix dont le Prix Kafka 2013.
Seule la mer, magnifique roman sur les destins croisés d’un père et d’un fils suite au décès de la mère.


FRANÇOIS WEYERGANS

Belge, il est en 1941. Réalisateur, critique de cinéma, il a également écrit dans la revue Cahiers du cinéma. Weyergans est le seul auteur francophone à s’être vu décerner le Prix Renaudot (il l’obtient en 1992 pour La démence du boxeur) et le Prix Goncourt pour Trois jours chez ma mère en 2005. En mars 2009 il est élu à l’Académie française.
La démence du boxeur raconte la vie d’un cinéaste qui vient de racheter le château où il a passé son enfance.


Au prochain saut

-J’oubliais de dire en terminant qu’il pleut encore, assez pour que j’écoute de la musique de relaxation... vous savez, celle qui tombe sur le gros nerf après trois ou quatre minutes.-

Un peu de politique à saveur batracienne... (19)

  Trudeau et Freeland Le CRAPAUD ne pouvait absolument pas laisser passer une telle occasion de crapahuter en pleine politique fédérale cana...