jeudi 11 juillet 2013

QUATRE (4) CENT-QUARANTE-NEUF (49)



Il est, parfois, des poèmes qui semblent prêts à prendre leur envol mais vous laissent une petite trace d'incertitude, un doute, comme s'ils souhaitaient dire: «Je pars sans être tout à fait assuré de posséder tout ce qu'il faut.»

Celui-ci est de cette nature.

Les images sont exactement ce que je voulais qu'elles soient. 
Toutefois... quelque chose me dit que je devrai le retravailler.

Le voici tel qu'il me semble être en mesure d'être lu.



désert,
la chaise
une femme assise


désert, aux premières loges
tout à côté d’un cactus
comme une scène assiégée
repose la chaise
qu’un mirage embue de vent

sable et sang confondus ruissellent des dunes

une femme assise sur la chaise
cherche de ses mains corrodées
un équilibre précaire et instable
ses yeux, écueils inopinés
sont des chardons brûlants

désert, un amphithéâtre sans auditoire

le scénario, continûment le même
encore mille et une fois rejoué
notes et mots fugaces entre jour et nuit
intrigue de sable et de sang
que la femme assise serine à de faux scorpions

comme chant de désert, de mer, de silence

la chaise de la femme assise s’enfonce
elle qui  réinvente l’exacte attitude
permettant aux mots qui grincent
au sortir de sa bouche gercée
de dire la bible du silence

captive de la chaise, la femme du désert
enchaînée au déséquilibre
répète les mots
de sang et de sable
de vent perdu dans la dune

mère bréhaigne fille outragée
depuis des siècles et encore
vomissent une inachevable écholalie

Au prochain saut



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