Quoi de mieux, entre quelques photos et vidéos, que ces petites histoires drôles issues de la culture populaire vietnamienne.
À Hoï An (j'aime Faifo que cette ville a porté comme nom alors que les Espagnols y faisaient le commerce) le vieux monsieur parlant français me disait qu'une des premières tâches à laquelle les communistes se sont attaqué fut de détruire les élans de culture confucéenne qui régnait dans le pays. Ils se sont aperçus, rapidement d'ailleurs, que l'on ne détruit pas en un jour ce que des siècles ont déposé dans l'âme des gens. Ce fut même, selon lui, peine perdue.
La plupart des histoires, des contes et des légendes qui tissent l'imaginaire vietnamien sont de mouture confucéenne même si de nos jours elles font partie du folklore.
Voici deux autres petites histoires suivies d'un cours rapide de langue vietnamienne.
Un malin
Un buveur fut invité par un ami à un
repas. Il voulait avoir beaucoup d’alcool, mais comme il n’était pas convenable
d’en réclamer à son hôte, il imagina une ruse. Il appela l’homme qui servait à
la table du maître de maison et lui dit à voix basse :
-
Mon
ami, aidez-moi un peu : je ne m’y connais pas en fait de boire de
l’alcool; si je déguste une seule coupe, je suis déjà ivre. Donc, faites-moi
cette faveur : quand vous arriverez à ma place, versez-moi environ une
demi-coupe, choisissez la coupe la plus petite. Voici, permettez-moi de vous
offrir en cadeau un peu d’argent.
Il
glissa un billet dans la main de l’homme qui servait. Le serviteur s’écarte
dans un coin hors de vue pour examiner le billet, il vit qu’il s’agissait d’un
faux. Furieux, tout au long du repas, le serviteur ne fit que choisir le verre
le plus grand, ravitaillant l'’ôte en alcool; il murmurait en lui-même :
-
Puisses-tu
en crever!
Je vous prie de me
donner un bol d’eau froide
Dans cette maison, il y avait un
anniversaire de décès; les invités arrivèrent en foule pour le repas. Les
plateaux du festin avaient été disposés l’un à côté de l’autre, remplissant la
maison. Dans son affairement, le maître de maison avait oublié de donner des
baguettes à un hôte.
L’hôte
s’assit et attendit, mais il ne voyait toujours pas le maître de maison venir
lui apporter des baguettes. Tout autour, chacun mangeait et buvait bruyamment.
L’hôte appela alors le maître de maison :
-
Eh!
Maître, venez ici, voulez-vous me faire une faveur?
Le
maître de maison se hâta d’accourir. L’hôte, se penchant à son oreille, lui
dit :
-
Donnez-moi,
je vous prie, un bol d’eau froide.
Surpris,
le maître de maison demanda :
-
Oh!
Pourquoi avez-vous donc besoin d’eau froide?
-
Pour
me laver les mains, je mange avec mes doigts!
Une autre langue
La
plus grande difficulté dans l’apprentissage de la langue vietnamienne réside à
distinguer les différents tons. Elle comporte six (6) tons dans la langue
standard qui sont notés dans l’écriture par des symboles placés au-dessus et en
dessous de la voyelle centrale de la syllabe. On doit faire attention de ne pas
confondre les marques qui servent à distinguer les voyelles et celles que l’on
utilise pour noter les sons.
Voici
un exemple à partir de la voyelle «a» :
ton
1 ta je
ton
2 tà sorcière
ton
3 tá douzaine
ton
4 tả décrire
ton
5 tã lange
ton
6 tạ poids
Comme
vous le constatez selon la tonalité, le sens du mot est changé.
Le
ton est la hauteur musicale et la courbe mélodique sur lesquelles doit être
prononcée une syllabe. Les six (6) tons se répartissent en deux
registres : le haut et le bas. Ça donne donc :
.
un haut-égal . un haut-montant . un haut glottalisé;
.
un bas-égal . un bas-glottalisé . un bas descendant-montant.
Et
je ne vous dis pas qu’en plus on distingue des différences entre le Nord, vers
Hanoï, le Sud, vers Ho-Chi-Minh et vers le Centre autour de Hué.
À
la prochaine
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