Une semaine en Chine, ce n'est pas assez pour connaitre ce pays immense, ce pays qui, semble-t-il, sera le nouvel empire une fois les USA complètement KO.
Dans l'avion de la compagnie Vietnam Airlines qui me menait à Guangzhou (Canton), je me demandais comment j'allais recevoir ce pays complexe, celui qui présente un essor incroyable et, d'après mon guide, différent selon le point cardinal vers lequel on se dirige. Nous, c'est le sud. Deux villes: Guangzhou et Shenzhen.
Les trois premiers jours à Shenzhen - nous sommes descendus d'avion à Canton pour faire le dernier bout de chemin par autobus - nous fumes à même de constater la différence innomable entre le Vietnam et ce coin de Chine. Buildings immenses collés les uns sur les autres; autoroutes hyper modernes; boulevards larges sur lesquels circulent de rutilantes voitures et presque pas de motocyclettes; le bruit habituel d'une grande ville sans plus; une pollution qui ne se compare absolument pas à celle de Saigon au point qu'on la croit inexistante; des Chinois chics qui semblent savoir exactement ou ils vont et ne se soucient guère des autres; des policiers partout; des caméras vidéo à tous les dix pas; et lorsque les grandes artères sont loin de nous, une pauvreté ou mieux encore, une simplicité de vie qui pourrait faire vietnamienne.
Shenzhen est située tout près de la mer de Chine Méridionale et face à Hong Kong. Elle a du s'avouer vaincue dans sa lutte pour obtenir l'Exposition Universelle de 2010 (j'espère ne pas me tromper de date) au profit de Shangai mais on voit rapidement qu'elle s'y était férocement préparer: un métro (copie de celui de Barcelone) rapide, efficace et d'une propreté exemplaire; des hôtels de luxe à chaque coin de rue; des restaurants de qualité; et une population... docile.
Autant ici qu'à Canton, ma premìere impression fut de remarquer à quel point ces Chinois sont disciplinés et surveillés. Je me disais que si leurs visages ne manifestaient aucune émotion, ni positive, ni négative, ce pouvait sans doute être du au fait que se sachant suivis par un invisible Brother dont les yeux sont juchés dans les arbres, cloués aux lampadaires, accrochés au-dessus des feux de circulation, cachés sous les arcades des grandes rues, partout finalement. Après deux jours cette omniprésence te mène à te demander si vivre continuellement sous le regard des caméras te rend paranoiaque ou prudent. Ou encore indifférent. Je ne le sais pas, mais tout comme la chaleur saigonaise à laquelle finalement on s'adapte, c'est sans doute la même chose pour la vidéo.
Qui a-t-il d'intéressant à Shenzhen? Je ne peux dire beaucoup de choses sur l'activité économique mais elle semble être au coeur de cette ville qui regarde vers l'avenir comme le ferait un jeune cadre à l'ambition vorace. L'argent (ici c'est le huan, 6 huan = 1 dollar cd) joue un rôle essentiel et le cout de la vie s'en ressent. Le niveau de vie est élevé et rien ne semble gratuit. J'ai remarqué que les Cantonnais comptent tout le temps leurs sous et ne semblent pas faire beaucoup d'erreurs de calcul. On doit payer le repas au restaurant une fois la commande passée. Dans les magasins on vous presse d'acheter et pour marchander sur les prix, il faudra repasser. Tout est ouvert à 9 heures le matin et on ferme vers 23 heures. La marchandise Made in China est abondante mais peu variée. Peu d'originalité non plus, on retrouve ici tout ce que l'on voit chez nous Made in China.
Nous avons fait un tour de ville à bord d'un minirail qui ventait les mérites de Happy Valley, un groupe de parcs d'attractions thématiques (5 en tout) qui gruge une importante partie du territoire de la ville. On dit qu'il est le plus grand parc de Chine. Vous dire que c'est dispendieux serait un euphémisme. Toutefois, Shenzhen possède des arbres de toute beauté ce qui tranche énormément sur la monotonie des couleurs des édifices et des maisons. Illuminée la nuit, la ville devient brillamment colorée.
L'hôtel 3 étoiles ou nous logions était digne des bons motels qui poussent le long de nos routes. Autrement ce sont ceux de très grand luxe. Il n'y a pas de milieu ici: tout l'un ou tout l'autre. Nous avons mangé, très correctement mais avec peu de variétés dans les plats cuisinés surtout à base de nouilles et de riz.
La température y fut agréable, oscillant entre 25 et 28 degrés Celcius. Un peu de pluie le premier soir de notre arrivée.
Et les gens? Nous avons eu très peu de contacts avec les Chinois - la langue est un obstacle de taille tout comme au Vietnam - mais je n'ai pas senti un grand intérêt de leur part. Même au restaurant nous étions dans une relation client/vendeur. Du commerce quoi! Les personnes avec lesquelles j'ai pu échanger - grâce au guide-traducteur - étaient des mendiants, et il y en a beaucoup.
J'avoue qu'après trois jours, j'étais prêt à voir autre chose....
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