mardi 11 octobre 2011

QUATRE (4) CENT-VINGT (20)



J'imagine Maryse et Gérard, dans leur coin de paradis à Weedon...
Jean-Luc et Lucie, à bord de leur bateau sur le lac Champlain...
Madeleine, sur la galerie de Gentilly...

J'essaie d'imaginer ceux et celles qui au matin, loin des bruits urbains, voient le soleil se lever dans le silence du vent, se rappelant combien est merveilleux l'arrivée du jour.

C'est beaucoup dans cet esprit qu'est né ce poème que je vous offre en le dédiant à la campagne.



l’orchestre matinal



le violoncelle de l’aurore joue un prélude de Bach
les oiseaux dansent
barbouillant les nuages d’icônes multicolores

un peu en retard, une voix enrouée l’accompagne
la rosée chante
sur laquelle s’octavient huit gouttes de nuit

à l’est du soleil, aux branches endormies
le vent s’entortille
et les notes blanches du matin doucement s’harmonisent



le violoncelle de l’aurore joue un prélude de Bach
les hommes marchent
redressant à peine leur tête engourdie

entre sol et si, un cri désespérant
reste , immobile dans l’herbe dorée,
à demi enfoui sous les feuilles d’un capharnaüm

la sonate en fleur majeure improvise
un air de jazz délicatement orchestré
par les musiciens de l’orphéon disparu



le violoncelle de l’aurore joue un prélude de Bach
alors que le ciel bleu harnache le brouillard
qui enrobe le clocher de l’église

de fines pellicules de pluie pianotent finement
sur la brise matinale
puis s’évaporent tels de légers coups de cymbale

au coin de la rue longue comme un air d’opéra
une triste chanson triste
s’inscrit dans le livret du jour

Au prochain saut

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