lundi 6 octobre 2008

SAUT: 234



Une semaine, encore. Et ce sera demain la journée de l'élection fédérale.

Journée importante car les Canadiens auront dans leurs mains le véritable pouvoir, celui de le donner à qui leur semble être en meilleure position pour gérer leur pays...

Quelles belles paroles «téteuses»! Comme si une journée d'élections, à date fixe ou pas, pouvait vraiment devenir un grand moment de vérité! Comme si on pouvait, à l'avance, être assuré que le gouvernement nouvellement formé sera au service de la population qui l'aura élu! Naïf plus que téteux.

Mais ne soyons pas sacartisque.

Combien de Canadiens ne croient plus à cet exercie et n'iront pas voter?
Combien de Canadiens iront voter, mais annuleront leur vote, c'est-à-dire qu'ils ne marqueront pas de manière absolument convaincante pour qui ils souhaitent exprimer leur choix?
Combien voteront pour gagner l'élection?
Combien se déplaceront plus d'une fois?
Combien profiteront de cette exemption de travail de l'ordre de 3 ou 4 heures sans se rendre au bureau du vote pour manifester clairement leur préférence?
Combien ne feront rien et verront dans ce 14 octobre 2008 qu'une journée ordinaire?
Le cynisme atteindra-t-il autant d'électeurs que le nombre de politiciens qui le pratiquent avec professionnalisme?

Au fond, la véritable question peut se résumer à ceci: une journée d'élections, suite à une campagne électorale d'à peine un mois, est-ce vraiment cela la démocratie?

La démocratie, est-ce d'écouter le conservateur Stephen Harper travaillant fort pour démontrer qu'être de droite n'est pas si dangereux que cela?

Est-ce réussir à saisir toutes les nuances que le libéral Stéphane Dion s'efforce de nous faire entrer dans la tête en disant oui et non et leur contraire dans la même phrase?

Est-ce croire qu'un véritable changement, style Obama, ne peut arriver au Canada qu'en appuyant le jovial néo-démocrate Jack Layton?

Oui bien, pour les Québécois et Québécoises seulement, voter Bloc et Gilles Duceppe, c'est voter stratégique, voter anti-Harper, se rappeler l'hyper-fédéraliste Dion et se dire que le NPD c'est aussi un parti fédéralisant et voter Bloc, c'est faire avancer la cause indépendantiste/souverainiste au Québec?

Ou bien voter Vert, le seul parti ayant à sa tête «une chef», Élisabeth May, une monoparentale qui parle aussi bien français que Pauline Marois parle anglais mais qui a l'énorme avantage de sembler être la seule à inspirer le renouveau?

Mais au-delà de tout cela, et sachant qu'au 14 octobre suivra les 15/16/17 etc octobre, il faut se convaincre d'une chose: le véritable pouvoir en politique c'est celui que le peuple conserve. Et pour cela, une seule avenue s'impose: élire un gouvernement minoritaire. Ce qui implique son corollaire, une opposition majoritaire.

Je sais que vous vous dites: le crapaud nous avait démontré lors des dernières élections québécoises, l'importance de voter pour qu'un parti politique soit porté au pouvoir mais sans pouvoir véritable. Je ne vous referai pas la démonstration mais vous convie à retourner « au saut inhabituel du 19 mars 2007 », là où vous trouverez cette fort habile... argumentation.

Relisez.
Méditez.
Plus, actualisez-la dans votre geste d'électeur de mardi prochain.

Le crapaud, pour sa part, vit dans un comté surnommé «château-fort» du Bloc Québécois. Il serait bien étonnant, presque surprenant, que le soir des élections alors que l'on dévoilera les résultats, le comté d'Hochelaga passe dans des mains autres.




Le crapaud exercera son droit de vote et (même si cela doit se faire en secret) je vous l'annonce, je voterai pour le Parti Vert. Non pas parce qu'un crapaud c'est vert, ça serait beaucoup trop simpliste et superficiel. Non. Le crapaud votera pour le Parti Vert parce qu'il croit que le véritable changement dans la manière de faire la politique, c'est de laisser au peuple non pas l'illusion mais le pouvoir de se projeter vers l'avenir.

L'avenir, c'est de redonner une chance à la Terre. Redonner à nos enfants et nos petits-enfants, l'espoir de respirer sans masque à gaz. Opter pour l'avenir, c'est prendre immédiatement une police d'assurance verte.

Je suis à peu près convaincu que le Parti Vert est le seul - surtout qu'il n'a aucune chance de faire élire une masse de députés - vraiment le seul à encore croire en cette forme de démocratie de tous les jours et non pas celle de la journée des élections.

Voici maintenant mes prédictions:

1) Élection d'un GOUVERNEMENT MINORITAIRE dirigé par le Parti Conservateur;
2) Une opposition dirigée par le NPD;
3) Une déconfiture du Parti Libéral;
4) L'élection d'une forte députation du Bloc Québécois au Québec (+ de 50 députés);
5) L'élection de tout au plus 5 députés au Parti Vert dont Élisabeth May.

Un petit surplus:

Suite à ces élections, Stéphane Dion quittera son poste de chef du PLC alors que Gilles Duceppe annoncera son départ de la politique fédérale.

On verra tout cela le 15 octobre alors que la vie normale reprendra ses droits...

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