vendredi 25 avril 2008

SAUT: 207


Le crapaud exige de vous, ce matin, un petit mais alors là un tout petit effort de mémoire. Vous devez vous rappeler qu'en février dernier, le 8 pour me faire plus précis, je publiais un centon (pièce littéraire ou musicale, faite de morceaux empruntés), l'oeuvre d'un de mes amis, poète sur le site Oasis; le titre en était L'Imposture. À ce moment-là, j'avais fait la promesse qu'un second suivrait. Du même auteur, Carmel Lopez. Eh! bien le voici.

Salade composée

1 Voie lactée ô sœur lumineuse,
2 Le ciel est par-dessus le toit.
3 Le rossignol était sans voix
4 Comme le sein d'une amoureuse.

5 Tombe, tombe, feuille éphémère !
6 Marquise, vous souvenez-vous
7 Les couleuvres et les hiboux ?
8 Que se repose le mystère !

9 Dans la pomme d'amour, Clémence,
10 Nul ne viendra verser des pleurs.
11 Ose-t-on croire que ces fleurs
12 Ont déployé leur insolence ?

13 Ô que d'appas en ce visage
14 Tirés comme par un aimant !
15 Mais où sont les neiges d'antan ?
16 Honneur des hommes, saint langage !

17 Beauté des vers, beauté des flammes,
18 Palmes lentes de mes désirs,
19 Saison des fleurs et des plaisirs,
20 Comme l'accord de nos deux âmes.

21 Un gai zéphire les caresse,
22 Dans la plaine les baladins...
23 En verrai-je jamais la fin ?
24 Je plains le temps de ma jeunesse.

25 Ma Muse faible et surannée,
26 Écho grec du sacré vallon
27 Fait d'éponges et de limon,
28 Espoir d'une fertile année,

29 Je ne suis qu'un viveur lunaire.
30 Sur le Pont Neuf j'ai rencontré
31 Celle que vous idolâtrez.
32 C'est le moment crépusculaire.

33 Mignonne, allons voir si la rose
34 Frôlée par les ombres des morts
35 Sous les pampres de pourpre et d'or...
36 Un poème c'est bien peu de chose.

37 Dans ma cervelle se promène
38 La reine blanche comme lys
39 Et mes yeux clos comme jadis,
40 Noir verrou de la porte humaine !

41 Hyperbole ! de ma mémoire
42 Mais où sont les Lunes d'antan ?
43 Dans un vieux square où l'océan
44 Sème l'azur, l'or et l'ivoire.

45 Mon cœur, il faut perdre la vie
46 Au crépuscule des mes jours.
47 L'art est long et le temps est court
48 Et s'est vêtu de broderie.

49 Malheureux l'homme qui fonde
50 Le geste auguste du semeur.
51 Que me conseillez-vous, mon cœur,
52 La faulx qui luit dans l'eau profonde ?

53 Il est temps que je me repose,
54 Belle âme qui fut mon tombeau,
55 C'est la soif qui a produit l'eau
56 Entre les replis de la rose.

57 J'ai perdu ma force et ma vie
58 Sous la cloche de cristal bleu.
59 Il n'y a pas d'amour heureux
60 Au pays de Papouasie !


Mes éternels remerciements pour leur précieuse collaboration à : pour les vers :

Charles d'Orléans (1394-1465) 23, 48, 51
François Villon (1431- ? ) 15, 24, 38
Pierre de Ronsard (1524-1585) 33
Rémy Belleau (1528-1577) 56
François de Malherbe (1555-1628) 54
Mathurin Régnier (1573-1613) 31
Honorat de Racan (1589-1670) 19, 28
Théophile de Viau (1590-1626) 44
Marc-Antoine de Saint-Amant (1594-1661) 7, 12, 21, 27
Tristan L'Hermite (1601-1655) 13
Georges de Scudéry (1601-1667) 11, 45
Jean Racine (1639-1699) 49
Voltaire (1694-1778) 25, 46
Nicolas-Joseph Florent Gilbert (1751-1780) 10
Charles-Hubert de Millevoye (1782-1816) 3, 5
Victor Hugo (1802-1885) 32, 40, 50, 53
Alfred de Musset (1810-1857) 57
Théophile Gautier (1811-1872) 26
Charles Baudelaire (1821-1867) 14, 37, 47
Stéphane Mallarmé (1842-1898) 41
François Coppée (1842-1908) 6, 20
Charles Cros (1842-1888) 17
Paul Verlaine (1844-1896) 2
Jules Laforgue (1860-1887) 29, 42
Charles Van Lerberghe (1861-1907) 39
Maurice Maerterlinck (1862-1949) 18, 58
Paul-Jean Toulet (1867-1920) 4, 35
Paul Claudel (1868-1955) 55
Paul Valéry (1871-1945) 16
Léon-Paul Fargue (1876-1947) 43, 60
Guillaume Apollinaire (1880-1918) 1, 22, 34
Louis Aragon (1897-1982) 30, 59
Joë Bousquet (1897-1950) 52
Léo Norge (1898-1990) 9
Jacques Audiberti (1899-1965) 8
Raymond Queneau (1903-1976) 36

Admettez que voici un travail particulièrement intéressant.
Merci Carmelo et à un prochain saut.

mardi 22 avril 2008

SAUT: 206


Le crapaud a assisté, dimanche dernier, dans un cinéma montréalais à une représentation de l'opéra de Verdi, La Traviata. D'entrée de jeu, je dois avouer qu'à part l'intérêt de ma Fleurette de mère pour les opéras, ce n'est pas nécessairement ce que je cours. À part Maria Callas, Luciano Pavarotti, les noms de quelques chanteurs, plutôt ténors, le noms de quelques opéras, je me retrouve face à une ignorance consommée.

Assister à La Traviata, en provenance de la Scala de Milan - un reportage durant l'entracte nous a permis d'apprécier la beauté et la magnificence de ce lieu mythique de l'opéra italien où les plus grands de l'art lyrique se sont illustrés - fut autant un événement qu'une surprise. Un événement que la haute définition nous offrait avec des images d'une clarté, d'une pureté et d'une beauté unique. Le son, certainement quadraphonique et plus si cela se fait, nous était rendu comme si nous étions assis aux premières loges de la Scala; loges tout simplement fastueuses d'ailleurs. L'orchestre caché dans son puits était dirigé par le chef Lorin Maazel qui, ma foi, semblait assez bien connaître la pièce... Il fut magistral.

Les chanteurs (soprano Angela Gheorghiu, ténor Ramón Vargas , baryton Roberto Frontali) et les choeurs interprétant cet opéra, qu'humblement j'avoue ne pas connaître alors que dans la salle du cinéma Beaubien où se réunirent 216 personnes, néophytes comme moi et experts comme mes deux voisines qui trépignaient à chacune des notes et voyaient venir la suite des choses avec fébrilité et satisfaction, 216 personnes, c'est-à-dire plein à capacité, qui conservèrent tout au long du spectacle un rigoureux silence, retenait des élans d'admiration mais surtout, savaient très bien ce qui se passait devant eux. À la fin, nous étions toutes et tous debout qui applaudissaient un écran nous renvoyant des artistes exténués mais surtout une foule conquise.

L'opéra La Traviata raconte (chantée évidemment!) l'histoire de Violetta, issue de la Dame aux Camélias du roman d'Alexandre Dumas, mis en livret par un certain Piave et fait partie, j'ai bien écouté ce qu'on nous disait... bien que tout le monde qui affronta les 25 degrés celcius d'un super dimanche après-midi de printemps savait déjà qu'il fait partie d'une trilogie de Verdi: Rigolettto et Il Trovatore en sont les autres.

J'en suis ressorti avec des musiques plein la tête et cette vague impression que l'art lyrique est encore l'apanage d'une certaine élite, exactement ce qui se disait il y a vingt-cinq ou cinquante ans. Comment l'expliquer? Aucune idée, mais je dois avouer que ces deux heures de musique et de chant furent entièrement sublimes.

Tout juste pour votre culture, et sachez bien que cela ne vient pas de moi mais bien des informations transmises sur place, je vous raconte cette histoire qui se déroule à Paris au 19ième siècle (important de ne pas l'oublier).

Alfredo Germont, un jeune homme de bonne famille, tombe éperdument amoureux d’une courtisane, Violetta, lors d’un dîner qui resssemble davantage à un banquet qu'autre chose. Par amour, celle-ci délaisse ses nombreux amants et s'engage dans une folle passion avec Alfredo. Le père d’Alfredo, moralisateur et représentant bien l'esprit bourgeois de cette époque, persuade Violetta d'abandonner son fils. Elle écrit alors une lettre de rupture sans préciser les véritables raisons de la séparation, ce qui a pour effet de rendre Alfredo fou furieux. Violetta est souffrante et la maladie dont elle était atteinte réapparaît, et c'est seule en compagnie de sa femme de chambre que Violetta agonise. Par une lettre de son père, Alfredo apprend qu’elle n’a jamais cessé de l’aimer et que le responsable de leur séparation n’est autre que son père. Furieux et repentant, il accourt auprès de Violetta, mais trop tard : rongée par ce qui semble être la tuberculose, Violetta meurt dans ses bras.

Avant de tomber amoureuse d’Alfredo, Violetta était déjà malade mais ce n’est pas seulement sa maladie qui la fait souffrir. Victime de la société bourgeoise et des principes qui la régissent, elle va mourir, certes mais heureuse comme elle ne l’a jamais été avant, heureuse d’un amour retrouvé et enfin reconnu.

Au cœur de l'œuvre, c'est le sacrifice de Violetta, sacrifice qu'elle accomplit pour satisfaire aux règles de la société bourgeoise de l'époque.

Vous comprenez bien que c'est le chant et la musique qui priment, non l'histoire, mais je vous avoue que de savoir qu'une oeuvre datant des années 1850 soit encore jouée, appréciée et si porteuse de beauté... le crapaud en est bien impressionné.

Et je rêvais à Fleurette, l'indomptable amoureuse de l'opéra, assise à la Scala de Milan, dans une loge crénelée et aux fioritures incomparables, savourant la beauté des voix de ces chanteurs au talent incroyable...




Au prochain

lundi 14 avril 2008

SAUT: 205



Que diriez-vous, aujourd'hui, d'une autre série de citations. De toute façon, vous n'avez pas le choix... je vous l'offre avec tellement d'insistance... et vous comprendrez mieux à la fin de la lecture... N'allez pas tout de suite à la suite... Ligne par ligne...

. La nature animale, que les chimistes appellent le règne animal, se procure par instinct les trois moyens qui lui sont nécessaires pour se perpétuer. Ce sont trois véritables besoins. Elle doit se nourrir et, pour que ce ne soit pas une besogne, elle a la sensation qu'on appelle appétit; et elle a du plaisir à la satisfaire. En second lieu, elle doit conserver sa propre espèce par la génération et certainement elle ne s'acquitterait pas de ce devoir, quoi qu'en dise saint Augustin, si elle n'avait plaisir à l'exercer. Elle a, en troisième lieu, un penchant invincible à détruire son ennemi; et rien n'est mieux raisonné, car, en devoir de se conserver, elle doit haïr tout ce qui opère ou désire sa destruction. Ces trois sensations, faim, appétence au coït, haine qui tend à détruire l'ennemi, sont dans les brutes des satisfactions habituelles, dispensons-nous de les appeler plaisirs; ils ne peuvent l'être que par rapport à eux; ils n'y raisonnent pas dessus. Le seul homme susceptible du vrai plaisir car, doué de la faculté de raisonner, il le prévoit, il le cherche, il le compose et il y raisonne dessus après en avoir joui. L'homme est à la même condition des brutes lorsqu'il se livre à ces trois penchants sans que sa raison s'en mêle. Quand notre esprit y met du sien, ces trois satisfactions deviennent plaisir, plaisir, plaisir, sensation inexplicable qui nous fait savourer ce que l'on appelle bonheur, que nous ne pouvons non plus expliquer quoique nous le sentions. Casanova

. Il faut dire que j'ai commencé à écrire L'HÉRITAGE après le référendum de 1980. Or pour moi la question du référendum en était une de succession. Le référendum est une question d'héritage qui a mal tourné. Au départ de Lévesque, le PQ et Lévesque se sont arrangés finalement pour qu'il n'y ait pas de succession. La devise de Lévesque aurait pu être, après moi, le déluge, une autre tentation des pères québécois. Débrouillez-vous avec ce qui reste, d'où l'impossibilité d'instaurer une continuité et de laisser quoi que ce soit en héritage. C'est comme s'il y avait un refus de prendre toutes ses complaisances dans quelqu'un. Et dans la société québécoise, c'est rare que ça passe du père au fils aîné. Quand ça passe au fils aîné, c'est au corps défendant du père pour des questions de pouvoir, de domination, d'Oedipe mal réglé, donc le fils aîné n'a aucune chance alors que traditionnellement c'est lui devrait prendre la relève. Ici on dirait que les pères se battent contre l'aîné et quand ils sont à bout de forces, ils portent toute leur affection sur le cadet, le poteau de vieillesse, celui dont ils se sentent complices, peut-être parce qu'il n'est pas menaçant. Victor Lévy-Beaulieu

. Nous sommes d'un semblant de pays qui oublie tout, aussi bien la beauté que la colère, aussi bien l'espoir que la désespérance. Nous sommes d'un semblant de pays qui n'a jamais souffert que de lui-même par méconnaissance de la Loi, celle qui établit toute société en nation. À cause de ce manquement fondamental, tout ne fait que se recommencer, la mémoire s'oubliant dans la lâcheté. Victor Lévy-Beaulieu

. Vivre, c'est sentir dans son coeur et dans son corps la joie, le plaisir, la satisfaction, la fierté, le bonheur et aussi la tristesse, la peine, l'agressivité, la colère, la jalousie, la douleur. Vivre, c'est se donner le droit d'écouter et d'exprimer, de façon responsable, les émotions et les sentiments qui nous habitent. Le vécu d'un être humain constitue sa réalité. L'écouter, c'est le respecter et le libérer. Une éducation qui nie le vécu nie par le fait même la personne. Et l'émotion non écoutée et non libérée ne disparaît pas, mais se loge quelque part dans le corps et dans le psychisme pour se manifester un jour ou l'autre sous forme de maladie. Colette Portelance

. Je ne suis plus aussi jeune qu'autrefois et j'ai la nostalgie du temps qui passe. Je me sens un peu plus lourd, et peut-être plus triste que par le passé. Le rire surtout, ce vieux rire hyperbolique, ce rire incontrôlable qui nous prenait aux tripes, qui nous pliait en deux jusqu'aux larmes, ce rire-là s'est éteint. Mais... bien que rien ne puisse ramener son heure de gloire au jardin ni sa splendeur à la rose, je prétends être un heureux mortel après tout. Nous sommes un peu trop vieux pour la nostalgie des verts paradis, trop vieux aussi pour jouer les Werther. Si nous n'avons pas lavé notre esprit de toute cette camelote, de tous ces clichés immatures, je me demande comment nous pourrons vivre et mourir correctement. Robert Louis Stevenson

. La cuisine était éclairée. Il n'osait pas entrer. À ses pieds châtoyait la portière du frigo qui servait d'abreuvoir. Il poussa longuement son cri d'alarme, un cri presque muet, un cri mystérieux d'oiseau solitaire, aussi secret que la nudité du corps ou l'aveu d'un péché, le cri d'une bête en souffrance hurlant tout bas au néant. Il s'époumona plusieurs fois, jusqu'au vertige, et marcha d'un pas traînant vers la maison, hésitant à regarder sa chambre par le mélèze appuyé contre la façade. Yann Queffélec

. Dans la vie, l'essentiel est de porter sur tout des jugements a priori. Il apparaît, en effet, que les masses ont tort, et les individus toujours raison. Il faut se garder d'en déduire des règles de conduite: elles ne doivent pas avoir besoin d'être formulées pour qu'on les suive. Il y a seulement deux choses: c'est l'amour, de toutes les façons, avec des jolies filles, et la musique de la Nouvelle-Orléans ou de Duke Ellington. Le reste devrait disparaître, car le reste est laid, et les quelques pages de démonstration qui suivent tirent toute leur force du fait que l'histoire est entièrement vraie, puisque je l'ai imaginée d'un bout à l'autre. Sa réalisation matérielle proprement dite consiste essentiellement en une projection de la réalité, en atmosphère biaise et chauffée, sur un plan de référence irrégulièrement ondulé et présentant de la distorsion. On le voit, c'est un procédé avouable, s'il en fut. Boris Vian

. Cette fameuse poésie que le public méprise ne sachant pas ce qu'elle est et qui est la seule chose qui le touche sans qu'il puisse dire comment ça se fait, il serait temps de reconnaître qu'elle est la base de toute vraie création dramatique et qu'elle ne peut bien agir que dans son entier. Dans son sens de déflagration et d'émotion entière, de communication religieuse, spasmodique avec la métaphysique agissante, c'est-à-dire avec l'esprit universel. Toute action qui n'aboutit pas à cela, qui ne vient pas de cela, qui ne retourne pas à cela, est une action tronquée et larvaire, une action d'eunuque et de lâche, d'impuissant, de châtré consenti. Antonin Artaud

. Le talent n'existe pas. Le talent, c'est avoir l'envie de faire quelque chose. Tout le restant, c'est de la sueur, c'est de la transpiration, c'est de la discipline. Je suis sûr de ça. L'art, moi, je ne sais pas ce que c'est. Les artistes, connais pas. Je crois qu'il y a des gens qui travaillent à quelque chose, avec une grande énergie. L'accident de la nature, je n'y crois pratiquement pas.

Jacques Brel

. Parler du futur, c'est user d'un langage à jamais en avance sur lui-même, à propos d'événements qui ne se sont pas encore produits, pour les assigner au passé, à un «déjà» éternellement retardataire; et dans cet espace entre le discours et l'acte s'ouvre une faille, et quiconque contemple un tel vide, ne fût-ce qu'un instant, est pris de vertige et se sent basculer dans l'abîme. Paul Auster

Vous ne vous doutiez pas que j'allais vous «citer» de si longues tirades... Parfois, il le faut et comme nous sommes un 14 avril... il le fallait... parce que le 14 avril, c'est la journée des citations géantes ... journée décrétée par le Crapaud Géant lui-même... Partagez la longue nouvelle!!!

Au prochain saut

vendredi 11 avril 2008

SAUT: 204



Pas très long une semaine!

Tout juste ce qu'il faut pour profiter, en début d'avril, de la chaleur tropicale, de la mer bruyante et douce, de la plage cubaine, du soleil qui sait se cacher quelques instants pour mieux revenir nous brûler le bout du nez...
mais principalement, d'une merveilleuse suite de sept jours en compagnie de ses trois filles, son gendre, ses trois petits-enfants et de Mélanie.

Juste assez long une semaine!
Tout juste pour recharger les batteries...
se sortir de ce blanc neige qui tourne au gris dépressif puis en un amas noir de monticules de plus en plus imposants, espérant le soleil printannier pour fondre sur lui et diluer son l'existence.

Pour tout relâcher aussi!
Se laisser aller...
profiter de cette douce complicité des voyageurs...
n'avoir à faire que rien du tout...
se lever au son des vagues qui furent impressionnantes et firent d'Émile leur ami fidèle...
aller à la chasse aux coquillages, bizarrement une activité plutôt féminine...
marcher à la rencontre du soleil qui s'amusait, plein EST, à colorer les eaux de vert, de turquoise, de bleu exceptionnels et nous obligeait à baisser les yeux devant lui...
se laisser caresser les orteils par cette mousse blanche venue de si loin nous dire exactement ce que nous voulions entendre...


Une semaine de rien à faire!
Ne même pas penser faire son lit...
préparer son petit déjeuner...
que se questionner sur l'heure du premier rhum...
qu'admirer Léa courir sur le bord de plage, toute mignonne, projeteuse de beauté et de joie...
accompagner Arthur vers tout ce qu'il voulait ne pas manquer des yeux, nous le projetant de ce regard rempli d'une si intense volonté à tout vouloir vivre, tout prendre comme si à deux ans, déjà, on était un grand...

Une semaine à regarder Catherine
se reposer,
Mathilde
se reposer,
Odile - mon bijou d'avril dont c'est aujourd'hui l'anniversaire -
se reposer...


Comme il est beau le repos de nos enfants... même si elles sont presque toutes trois dans la trentaine... C'est beau pour un père de les voir heureuses, mais surtout des les avoir près de lui.


Une semaine à mieux connaître son gendre en discutant de tout et de rien, le tout et le rien se confondant fort agréablement.

Et la douce Mélanie, émerveillée à son premier voyage...


Une semaine, à la fois de vacances, mais aussi... surtout, une occasion unique d'être ensemble!

Si Nathan avait su (12)

Émile NELLIGAN La grossesse de Jésabelle, débutée en juin, lui permettra de mieux se centrer sur elle-même. Fin août, Daniel conduira Benjam...