samedi 28 juillet 2007

Le cent soixante-dixième saut de crapaud



Innombrables sont les gens qui le citèrent, ce porteur de vérités simples. Poète - certainement le nom le qualifiant le mieux - d'origine libanaise, il est né à Bécharré en 1883, issu d'une famille chrétienne d'obédience maronite. Khalil Gibran émigre aux États-Unis (Boston) en 1894 avant de revenir à Beyrouth en 1897 afin d'y faire ses études.

En 1901, il voyage en Grèce, en Espagne, en Italie et en France où il étudie la peinture. C'est à cette époque qu'il écrit LES ESPRITS REBELLES, livre qui sera brûlé sur la place publique à Beyrouth: les autorités maronites le jugeaient hérétique. Il se retrouve, en 1908, à Paris. Il travaille à l'Académie Julian de même qu'à l'École des Beaux-Arts. Il fréquente à cette époque Rodin, Debussy, Maeterlinck et Edmond Rostand. En 1910, de retour aux USA, il se consacre définitivement à la peinture et la poésie. Son chef-d'oeuvre LE PROPHÈTE (1923) le met au devant de la scène internationale. Premier volet d'une trilogie inachevée, l'oeuvre sera qualifiée à l'époque par le London Times de "synthèse de tout ce qu'il y a de meilleur dans la pensée chrétienne et la pensée bouddhiste". Doté d'une santé précaire, il meurt à New York à l'âge de 48 ans. Le corps de «l'homme aux ailes brisées» sera enterré dans une grotte à Bécharré, au Liban.

Beaucoup l'ont cité, c'est exact et je me permets à mon tour d'en faire autant avec ces deux citations.

Vos enfants ne sont pas vos enfants
Ils sont les fils et les filles de l'appel de la vie à elle-même
Ils viennent à travers vous mais non de vous
Et bien qu'ils soient avec vous, ils ne vous appartiennent pas.
Vous pouvez leur donner votre amour mais non point vos pensées car ils ont leurs propres pensées.
Vous pouvez accueillir leur corps mais pas leur âme,
car leur âme habite la maison de demain que vous ne pouvez visiter, même dans vos rêves.
Vous pouvez vous efforcer d'être comme eux,
mais ne tentez pas de les faire comme vous
car la vie ne va pas en arrière ni ne s'attarde avec hier.
Vous êtes les arcs par qui vos enfants,
comme des flèches vivantes sont projetés.
Que votre tension par la main de l'archer soit pour la joie.


Et cette deuxième.

Votre raison et votre passion sont le gouvernail et les voiles de votre âme navigante.
Si vos voiles ou votre gouvernail se brisent, vous ne pouvez qu'être ballotés et aller à la dérive, ou rester ancrés au milieu de la mer.
Car la raison, régnant seule, restreint tout élan; et la passion abandonnée à elle-même, est une flamme qui brûle jusqu'à sa propre destruction.
Ainsi, que votre âme élève votre raison à la hauteur de la passion, pour qu'elle puisse chanter;
Et que la raison dirige votre passion pour que votre passion puisse vivre dans une quotidienne résurrection et tel le phénix renaîtra de ses propres cendres.

À la prochaine.

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