Pour clore l’année 2005 en beauté, voici quelques lignes de poètes québécois abordant le thème de la mer.
RÉVEIL
Éloi de Grandmont, 1921-1970
Depuis des heures,
Le soleil dort dans tes cheveux.
Ton corps nageait
Au fond des mers,
Frôlant les poissons translucides
Et les coquillages du rêve.
Les flots crieurs
T’ont déposée
Sur une grève toute en feu
Où le jour maintenant te guette.
Depuis des heures,
Le soleil dort dans tes cheveux.
RÉVEIL
Éloi de Grandmont, 1921-1970
Depuis des heures,
Le soleil dort dans tes cheveux.
Ton corps nageait
Au fond des mers,
Frôlant les poissons translucides
Et les coquillages du rêve.
Les flots crieurs
T’ont déposée
Sur une grève toute en feu
Où le jour maintenant te guette.
Depuis des heures,
Le soleil dort dans tes cheveux.
VIDE DE LA MER
Gatien Lapointe
Aux plages du jour
L’aube arrive seule triste et seule
Aucune figure aucun serrement de mains
Dans le sable dorment mes songes
Les parfums d’hier
Nulle demeure à offrir
Ni fleur ni verdure
Inutile intolérablement je regarde l’aube
Qui s’étonne du vide de la mer
Je ne sais plus accueillir
Les navires au port
Et les quais sont glissants et confus
Comme de vieux espoirs
J’ai besoin d’un autre cœur d’enfant.
Gatien Lapointe
Aux plages du jour
L’aube arrive seule triste et seule
Aucune figure aucun serrement de mains
Dans le sable dorment mes songes
Les parfums d’hier
Nulle demeure à offrir
Ni fleur ni verdure
Inutile intolérablement je regarde l’aube
Qui s’étonne du vide de la mer
Je ne sais plus accueillir
Les navires au port
Et les quais sont glissants et confus
Comme de vieux espoirs
J’ai besoin d’un autre cœur d’enfant.
SOUFFLE SALIN
Andrée Maillet
Le rocher tremble
J’exerce un droit
sise peu loin du rivage roulé
blancs débris lames coruscantes
chants d’amour amor amor oh mer
le sable rouge avale nos traces
un cent d’oiseaux m’assourdit et m’enchante
et sise auprès de la grève ourlée perlée
je dors un œil ouvert un œil
au chaud dans ma paume creusée
je souffle sur mon brise-larmes
je respire la salin
et le vent qui vient de toutes ces ailes
et des voiles trop dures hissées
par des matelots vierges et purs
aux yeux chatoyants comme l’eau
l’eau des perles l’eau de l’âme
l’eau mille flammes jaillie
au pied de ce rocher marin
où je trouble de faim
ô bien-être désiré comme la vie
de se savoir renaître
et de se reconnaître renaissant de la mort
renaissant de la mer
comme au tout premier âge
- de la vie multiple animée –
où je n’avais pas l’insigne
et divin avantage
de pouvoir en criant par-dessus
les vagues bousculées bruyantes brûlantes
dire et redire au monde
et surtout à moi-même
mon nom mon nom
mon être
être
et se nommer à la mer
c’est renaître…
Je souhaite que l’année 2006 vous soit bonne, heureuse et vous invite à nous retrouver ici sur le blogue et bientôt sur un site web encore en construction mais qui sera, j’en suis certain plus convivial.